Une délégation du ministère du commerce se rendra probablement à partir de mai prochain aux Etats-Unis pour examiner avec les experts américains “les questions liées aux négociations portant sur l'accession de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce”. C'est ce qu'a annoncé M. Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères cité par l'APS à l'issue de sa visite aux Etats-Unis. Le ministre a déclaré : “nous avons convenu qu'une délégation algérienne puisse venir assez rapidement aux Etats-Unis, probablement dès le mois de mai prochain, pour que l'on puisse achever les discussions entre les USA et l'Algérie au sujet de l'adhésion de notre pays à l'OMC.” Et d'ajouter : “le gouvernement américain a manifesté beaucoup de compréhension à notre point de vue concernant notre adhésion à l'OMC.” Il a souligné que “le gouvernement américain a commencé à déployer un mouvement d'ensemble pour aider l'Algérie à boucler rapidement ses négociations, à se mettre aux normes et standards de l'OMC ainsi que l'obtention d'un siège au sein de cette institution”. Autrement dit, les Etats-Unis soutiendront l'accession de l'Algérie à l'OMC. La nouvelle orientation américaine sur le processus d'accession de l'Algérie à l'OMC permettra, certainement, d'accélérer ce processus si l'on tient compte notamment du fait que “les représentants américains au sein du groupe de travail de l'OMC ont toujours posé des questions pertinentes lors des négociations bilatérales”. Pis, les Etats-Unis ont posé plus de 1 500 questions écrites aux négociations algériens depuis le début du processus d'accession en 1987. Les représentants américains ont insisté essentiellement sur la double tarification du gaz naturel, la propriété intellectuelle, l'ouverture du secteur des services et l'agriculture. Ceci étant dit, la tenue d'une rencontre entre les Etats-Unis et l'Algérie pour dépoussiérer le processus d'accession à l'OMC, permettra “de lever les malentendus entre les deux parties sur les différents sujets inscrits dans les négociations bilatérales”. Cette rencontre reste déterminante pour la conclusion des négociations d'accession à l'OMC. Elle intervient à la veille de la tenue du dixième round de négociations bilatérales prévue en mai prochain à Genève. L'importance de ce rendez-vous est dictée, également, par le fait que l'Algérie amorce la dernière ligne droite afin d'intégrer l'OMC puisqu'“elle remettra lors du prochain round le projet de rapport final des négociations bilatérales au groupe de travail de cette institution”. Le quitus américain est indispensable pour mener à bon port le processus de négociations bilatérales. Un responsable du département d'Etat américain a estimé que “l'Algérie a réalisé d'importantes avancées au plan des réformes générales même s'il reste quelques domaines à combler”, en précisant “l'important est que ce train de réformes réponde aux normes en vigueur à l'OMC”. Le ministre des affaires étrangères a évoqué, par ailleurs, la question du remboursement par anticipation d'une partie de la dette extérieure notamment auprès du Club de Paris et du Club de Londres avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice. Il a expliqué que “le gouvernement américain a donné son accord de principe et compte apporter son soutien à la démarche algérienne”. La secrétaire d'Etat, Mme Rice, a rassuré, dit-on, son homologue M. Bedjaoui en lui affirmant qu'“elle se rapprocherait de son collègue du trésor pour voir où nous en sommes”. La situation économique est satisfaisante, dira-t-elle, et présente des perspectives prometteuses entre les deux pays. Bedjaoui a indiqué qu'un certain nombre d'accords actuellement en examen est sur le point d'être achevé, citant notamment l'accord “Open Sky” et celui relatif à la coopération douanière qui sont, déjà, prêts. Le chef de la diplomatie algérienne estime que “la France n'a pas le même poids que les Etats-Unis en Algérie. Les Etats-Unis sont devenus progressivement premier client de notre pays, dépassant la France et les autres pays européens”. Le volume des échanges, dominés par les hydrocarbures, s'est élevé à 12 milliards de dollars en 2005. Faïçal Medjahed