Cette proposition peut être considérée comme un préalable du RCD pour participer à la prochaine élection présidentielle. Le RCD qui exige de dessaisir le ministère de l'Intérieur de la gestion des élections et de la confier à une structure autonome matérialise son exigence par une proposition pour une nouvelle gestion électorale. La proposition, rendue publique, hier, repose sur la création de deux structures autonomes pour l'organisation et la gestion des élections, à même de garantir des élections libres et transparentes. Il s'agit de la «Commission nationale chargée de la gestion des élections» et d'un «Observatoire national des élections». L'objectif principal est d'en finir avec les fraudes qui ont entaché la majorité des élections organisées par l'Algérie depuis l'ouverture démocratique de 1988. «Vouloir repartir aux élections avec le même dispositif institutionnel, organisationnel et juridique reviendrait à faire encourir au pays des périls plus grands que ceux qu'il a connus jusqu'ici», explique le parti dans l'introduction de son document intitulé «Proposition pour une nouvelle gestion électorale». Pour le RCD, la commission Nationale chargée de la gestion des élections (Cncge) doit être une structure permanente, institutionnellement indépendante du gouvernement et dotée de son propre budget dont elle assure la gestion. Cette commission sera composée d'une dizaine de membres choisis sur propositions conjointes des partis représentatifs pour leur grande intégrité morale, leur expertise, leur neutralité politique et leur indépendance de toute chapelle partisane. Elle sera chargée d'organiser, de gérer et de superviser tous les processus électoraux ainsi que les étapes qui conditionnent leur préparation. Ses missions et ses responsabilités incluent, entre autres, la gestion du processus d'inscription, la révision des listes électorales et le suivi régulier du fichier et l'accréditation des observateurs électoraux nationaux et internationaux engagés dans l'observation des élections. La commission aura aussi à proposer l'amendement de la loi électorale et l'élaboration d'une réglementation régissant son fonctionnement en toute impartialité et transparence. Concernant l'Observatoire national des élections (ONE), le RCD le veut comme organisme temporaire indépendant qui sera mis en place à l'issue de chaque opération électorale. Il sera composé de personnalités issues de la société civile, du monde syndical et de la culture ainsi que des représentants des partis politiques et des candidats engagés dans le scrutin. Le RCD propose que cet observatoire soit investi du pouvoir de suivre et de superviser toutes les phases que renferme un scrutin électoral. La non-satisfaction de cette exigence pourrait être un justificatif pour le boycott des élections. Ce qui est très plausible pour le moment.