«Effectivement, Belkhadem milite pour la tenue de la réunion du comité central», a certifié l'ancien coordinateur du bureau politique Abderahmane Belayat. Belkhadem refait surface. Après une éclipse qui a duré plus d'une année, l'ancien secrétaire général du FLN revient pour planifier la destitution de son successeur. «Effectivement, Belkhadem milite pour la tenue de la réunion du comité central», a certifié l'ancien coordinateur du bureau politique Abderahmane Belayat. Contacté par nos soins, cet opposant de Saâdani nous confie qu'il a rencontré, il y a juste quelques jours, l'ancien chef de file du parti.«Nous avons un point focal, celui de convoquer la réunion du comité central que Saâdani veut éliminer», a assuré Belayat en confirmant toutefois que l'initiative menée par Belkhadem consiste à collecter le nombre de signatures nécessaires, pour convoquer une session extraordinaire du comité central. A la question de savoir si l'ancien secrétaire général a été réellement convoqué par la Présidence, Belayat dit qu'il n'a pas de précision à faire. «Je ne suis pas au courant», a-t-il affirmé. Par ailleurs et lors de son passage dans une émission sur la chaîne de télévision El Bilad, le sénateur Boualem Djaffar a déclaré que Abdelaziz Belkhadem a mis l'accent sur la nécessité de réunir le comité central et de passer par l'urne pour l'élection d'un secrétaire général. Belkhadem a réuni plus de 80 militants, dont 50 membres du comité central autour d'un dîner qu'il a organisé à l'occasion de son retour de la Omra. Ce dernier a saisi l'opportunité pour parler des affaires du parti et la situation de crise qui le secoue. Comme il a évoqué la préparation du Xe congrès du parti, Boualem Djaffar a fait savoir que l'opération de collecte des signatures a été lancée et 185 signatures ont été rassemblé. L'initiative menée par l'ancien SG du parti est l'énième du genre. Dimanche dernier, six membres du comité central ont adressé une lettre ouverte à tous les militants du parti, dans laquelle ils ont déploré la déchéance à laquelle est parvenue le parti. Il s'agit de Mustapha Cherchali, historique et ancien membre du comité des sages, Abdelkader Zidouk, ex- député de Aïn Defla, Abbas Mekhalif, ancien chef du groupe parlementaire, Amar Aïchaoui, ex-mouhafedh de Batna, Mohamed Bougatef et Halima Lakhel, actuelle députée de Aïn Témouchent. La lettre envoyée aux 326 membres du CC établit un constat sur la situation politique du parti pendant les dix dernières années. «La décrépitude du FLN n'est que les conséquences et résultats logiques de la déchirure et le redressement du FLN en 2003, estiment-ils, en regrettant la position du parti, première force politique du pays. «Aujourd'hui, le FLN n'est ni dans l'opposition ni encore moins dans le pouvoir», déplorent les rédacteurs de la missive. Selon eux, le parti est passé «de la position du militantisme à celle de faux témoin». Le vieux parti est devenu même un instrument pour détruire et briser les institutions de la République où règnent désormais le clientélisme et le clanisme. La veille, le mouvement de redressement et de l'authenticité a fustigé la direction de Saâdani. Lors d'une réunion tenue samedi dernier, le chef de file du mouvement, Abdelkrim Abada et ses partisans ont appelé les membres du comité central à réagir contre l'attitude de la direction actuelle qui veut éliminer le comité central de la préparation du Xe congrès. «C'est une bande qui est à la tête du parti et qui travaille en dehors des statuts réglementaires et des militants», indique un communiqué rendu public à l'issue de cette réunion. Les participants regrettent que «le parti soit devenu une structure sans âme».