TNP, il reste encore des murs à détruire Les pays signataires du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) se retrouvent à New York à partir d'aujourd'hui pour tenter de relancer le désarmement nucléaire. Cette réunion intervient au moment où les relations sont tendues entre les Etats-Unis et la Russie, principales puissances atomiques, et où les négociations avec l'Iran sont au milieu du gué. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue iranien Mohammed Javad Zarif seront à New York pour ouvrir cette conférence de suivi du TNP. Ils pourraient poursuivre en marge leurs discussions sur l'accord-cadre conclu à Lausanne (Suisse) le 2 avril sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. Cet accord, qui doit être complété avant fin juin, est une des rares bonnes nouvelles récentes dans la lutte contre la prolifération. «L'accord de Lausanne va avoir un effet positif» sur les débats du TNP qui dureront jusqu'au 22 mai, estime un diplomate occidental. «On s'efforce de résoudre une des deux grandes crises dans ce domaine», l'autre impliquant la Corée du Nord. Le TNP, entré en vigueur en 1970, regroupe 190 pays ou entités et une conférence de suivi se tient tous les cinq ans. Parmi les pays disposant officiellement ou non de la bombe, seuls l'Inde, le Pakistan et Israël n'ont pas signé le traité. Les cinq puissances nucléaires parties au TNP sont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine. La Corée du Nord s'est retirée du TNP en 2003 et a mené depuis lors trois essais nucléaires. Diplomates et experts déplorent un manque de progrès sur les trois piliers du traité (désarmement, vérification du caractère pacifique des programmes nucléaires nationaux et utilisation civile de l'atome) depuis la conférence précédente de mai 2010. Celle-ci avait accouché d'un programme de travail ambitieux qui tarde à se concrétiser. Les délégués réunis à New York devraient prendre note des progrès qui restent à faire dans les cinq années à venir. «Nous piétinons sur le chemin qui mène à un monde dénucléarisé», constate Angela Kane, Haute représentante de l'ONU pour le désarmement. «Les Etats dotés (de l'arme atomique) ne respectent pas leurs promesses» de réduire leurs arsenaux. Elle souligne la frustration croissante des Etats non nucléaires qui «ont le sentiment de ne pas être pris au sérieux», et les risques «pour la crédibilité» du TNP. L'ancien ministre australien des affaires étrangères Gareth Evans, qui a présidé la Commission internationale sur la non-prolifération nucléaire, parle même «de paralysie, voire de recul». Ce pessimisme est alimenté par les efforts colossaux entrepris par Washington et Moscou pour moderniser leurs arsenaux existants. Les Etats-Unis «ont réduit le nombre de leurs ogives de 85% depuis 1967», au plus fort de la Guerre froide, pour les ramener de 31.800 à 4200 têtes, fait cependant valoir un haut responsable du département d'Etat. Certains diplomates n'excluent pas un fiasco de la conférence comme en 2005 où les délégués n'avaient pas pu se mettre d'accord sur un document final. Deux problèmes en particulier pourraient faire dérailler la réunion: la tension américano-russe provoquée par l'Ukraine, et la controverse entre Israël et les pays arabes sur un projet de zone dénucléarisée au Proche-Orient. «La crispation américano-russe n'est pas de bon augure pour une reprise des négociations de désarmement entre Moscou et Washington», en panne depuis 2011, et «c'est préoccupant pour la conférence de suivi», constate un diplomate spécialiste du dossier. En 2010, la déclaration finale de la conférence prévoyait une réunion à Helsinki en 2012 sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Proche-Orient mais elle n'a jamais eu lieu. Israël, qui n'a jamais reconnu avoir la bombe même si les experts le créditent de 200 ogives environ, a refusé d'y participer tant qu'il n'y aurait pas un accord de paix régional. Cependant, selon Gareth Evans, les Egyptiens, qui avaient fait de ce dossier leur cheval de bataille en 2010, «ne sont plus enclins à s'en servir pour torpiller la conférence de 2015». Réunion des Zones exemptes d'armes nucléaires Conditionnée par la présence de la RASD Les pays africains ont exigé la présence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) pour la tenue vendredi dernier de la conférence des Nations unies des Zones exemptes d'armes nucléaires, a indiqué le ministère sahraoui des Affaires étrangères, dans un communiqué. Le communiqué diffusé samedi soir par l'agence de presse sahraouie, SPS, a précisé que «la conférence qui devait avoir lieu vendredi au siège des Nations unies à New York a été suspendue suite à l'opposition des pays africains à la tentative du Maroc de perturber les travaux de la conférence avec l'intention d'empêcher la participation de la RASD». Contrairement aux fausses informations relayées par la presse marocaine, a souligné la même source, «la conférence n'a pas eu lieu en raison de la position ferme des Etats membres de l'Union africaine qui ont exigé la présence de la RASD comme conditionne non négociable pour le début des travaux de la Conférence». La défense des pays africains pour le plein droit de la République sahraouie à participer à la conférence est compatible avec les normes et principes régissant la réunion mondiale. «Si la RASD ne participe pas, il n'y aura pas de conférence ni aujourd'hui ni demain», a ajouté le communiqué dans ce contexte. La RASD, rappelle-t-on, est partie du traité qui porte le nom de la ville sud-africaine de Pelindaba, qui établit l'Afrique comme une Zone exempte d'armes nucléaires. La RASD a signé le traité le 20 Juin 2006. Il a été ratifié par le Parlement sahraoui le 27 Novembre 2011 et sa ratification a été déposée le 27 Janvier 2014. En outre, le traité a été présenté en 1996 à la signature des Etats membres de l'OUA (Union africaine) et entré en vigueur le 15 Juillet 2009, suite à la signature de 28 Etats, dont la RASD. La RASD, par note verbale du ministère des Affaires étrangères, en date du 15 avril 2015, a informé l'Organisation des Nations unies qu'une délégation sahraouie participera à la conférence, prévue pour le 24 Avril, a conclu SPS.