La nouvelle reconfiguration de la scène politique consolide l'Assemblée. L'Assemblée nationale populaire (APN) reprend ses travaux dans un contexte politique différent. L'enjeu de la présidentiel dépassé, l'ombre de la dissolution dissipé, nombre de députés que nous avons rencontré hier n'hésitent pas à parler d'un «retour à la normale». Cette institution législative, qui a vécu ces derniers mois au rythme de la crise au sein du FLN, entend retourner à sa mission principale. Fateh Guerd du MSP reconnaît que «l'atmosphère politique est moins stressante. Les députés ne ressentent plus la même pression» explique t-il. «Nous sommes loin de l'époque où le président de l'APN se permettait des réquisitoires contre le premier magistrat du pays», précise un député du RND. «L'équilibre politique» étant «rétabli», au lendemain de la présidentielle, avec notamment la désignation de Amar Saidani à la tête de l'APN. «La dernière crise a eu le mérite de prouver que nous avons des institutions stables», explique notre interlocuteur. Allusion aux «rumeurs» sur la dissolution de l'Assemblée. Si tous les députés, tous courants confondus, ont salué et appuyé hier le projet de loi sur «l'organisation de la circulation et la sécurité routière», présenté par le ministre des transports Mohamed Maghaloui, les choses semblent plus compliquées pour certains dossiers sensibles qui divisent la scène politiques et notamment l'alliance stratégique qui détient la majorité. Le code de la famille, qui continue de faire couler beaucoup d'ancre, constitue le premier véritable teste pour les députés. Interrogés sur cette question, les élus du peuple se sont montrés très peu prolixes, sous prétexte «qu'on ignore le contenu de ce texte en dehors de ce que rapporte la presse». C'est le cas du FLN. «Nous n'avons aucun commentaire à faire pour le moment», précise M. Bouguetaya Notre interlocuteur, a précisé que «personne n'a le droit de parler au non FLN». En d'autres termes, «le FLN, ne permettra plus que sa crise soit utilisée par l'opposition que soit à l'intérieur ou à l'extérieur de l'APN». «Le parti qui est en train de résoudre sa crise, prendra ses décisions d'une manière objective loin des pressions et des calcules politiciens». Un message adressé aussi bien aux parti de l'alliance stratégique qu' à l'opposition. Les islamistes, eux, persistent et affirment que le FLN les soutient dans leur campagne contre l'amendement du code de la famille. Ces mêmes islamistes rappelons-le, ont réussi à faire voter un amendement à la loi de finance sur l'interdiction d'importation des boissons alcoolisées. Une victoire emportée à l'époque où la crise de l'ex parti unique était à son comble. «Un soutien» réitéré hier par les députés d'El Islah et du MSP, pour lesquels le FLN est devenu une véritable source de convoitise. «Le FLN étudiera ce projet, les algériens doivent savoir que nous ne prendront jamais une décision qui va en contradiction avec nos valeurs arabo- musulmanes» assure t-il. Iront nous vers une nouvelle alliance entre les islamistes à l'APN? ou plus précisément entre le MSP et le MRN à la faveur des débats de l'heure.? Une thèse écartée par les deux «frères ennemis» à en croire les déclarations des députés. Par ailleurs, le Rassemblement national démocratique RND semble entrer dans une nouvelle ère, celui de l'appui indéfectible au programme du président de la République. «Ce document constitue notre principale référence», explique Benachour Benahmad, vice-président du groupe parlementaire du RND. Enfin, le parti des travailleurs tire, quant à lui, la sonnette d'alarme et estime par la voix de M.Djoudi que les débats autour du code de la famille «ne doivent pas occulter les dangers que présentent certain textes de loi», citant principalement le projet de loi sur les hydrocarbures.