Le vieux parti dans tous ses états Les partisans de M.Belayat ont tenu hier à El-Biar (Alger) une réunion pour évaluer la situation et arrêter la démarche à suivre. Alors que les opposants de la direction nationale du FLN se préparent à bloquer le congrès du parti, les dirigeants de l'ex-parti unique s'attellent aux dernières retouches avant la tenue du rendez-vous les 28, 29 et 30 mai en cours. Les partisans de Abderrahmane Belayat ont tenu hier à El-Biar (Alger) une réunion pour évaluer la situation et arrêter la démarche à suivre. Ont assisté à la réunion, selon M.Belayat, 58 membres du comité central, 26 députés et une dizaine de mouhafedhs. «Il faut faire cesser l'imposture de Saâdani», indique Abderrahamen Belayat, selon lequel la justice, l'administration et le président du parti seront interpellés sur les violations des textes du parti. «On a établi que le comité central a été exclu de la préparation du congrès, en violation des textes du parti. Le comité central est la seule instance habilitée à fixer la date du congrès. Tout ce qui a été fait a été contre le comité central», dénonce encore M.Belayat, joint hier au téléphone. La direction conduite par le secrétaire général, Amar Saâdani, ne donne plus aucune importance aux contestations et dénonciations des différents groupes opposants. Ces derniers, menés par plusieurs adversaires politiques de Saâdani, dont Abdelaziz Belkhadem, Abderrahmane Belayat et Abdelkrim Abada, comptent recourir à la justice pour annuler l'autorisation de la tenue du congrès. Il est reproché à Saâdani la conduite autoritaire et unilatérale des affaires du parti, le report sans consultations d'aucune instance de la date du congrès et l'annulation pure et simple de la deuxième session du comité central, censée se dérouler le mois de décembre 2014. Conséquences: Saâdani a aggravé sa politique d'exclusion de ses adversaires, soutenant que le congrès sera organisé pour et par la base. Son slogan: rajeunissement et renouvellement. Il accuse Belayat de vouloir rester à vie dans les instances du parti, Belkhadem de vouloir accaparer le parti et se présenter à une élection présidentielle en son nom, Abada d'avoir inventé des concepts qui n'existent pas dans les textes du FLN. Mais ces derniers ne désarment pas. Ils se disent mobilisés à faire annuler le congrès que Saâdani «veut tailler à sa propre mesure». Aussi, la direction nationale du parti ne s'inquiète pas outre mesure des menaces des opposants. Selon Saïd Bouhedja, chargé de communication du parti, «les préparatifs avancent bien». «Les travaux des commissions ont été terminés dans plusieurs mouhafadhas. Les commissions de wilayas travaillent dans de bonnes conditions», a-t-il indiqué, hier au téléphone. «J'ai supervisé l'installation des commissions de wilayas dans les wilayas de Mascara, Tiaret et Saïda. Tout est bien passé», a-t-il attesté, pour dire que les militants adhèrent à la démarche de la direction nationale. Le chef du groupe parlementaire du parti, Tahar Khaoua a affirmé, lui aussi, que dans les wilayas où il a supervisé l'installation des commissions, «les choses se sont plutôt bien passées». En effet, contrairement à l'installation des nouvelles mouhafadhas qui s'est déroulée dans un climat tendu dans plusieurs wilayas, l'installation des commissions de préparation du congrès se passe dans le calme. En attestent les conditions dans lesquelles les commissions sont installées dans certaines wilayas comme la capitale du Djurdjura, Tizi Ouzou. Selon Saïd Lakhdari, mouhafedh de Tizi-Ouzou, la préparation au niveau de sa wilaya ne souffre d'aucun problème. «On s'est donné le temps jusqu'à samedi prochain pour terminer le travail. On remettra le rapport final à la commission nationale de préparation du congrès lundi prochain», nous a déclaré M.Lakhdari. Détaillant un peu le produit des groupes de travail, notre interlocuteur a indiqué que la commission «élus» a proposé que lors des élections locales, le parti majoritaire aura à gérer la commune, sans jeu d'alliance, pour «éviter les blocages» et que l'équipe dirigeante «soit comptable devant les citoyens». «La commission de politique générale, a ajouté Saïd Lakhdari, a insisté sur l'officialisation de la langue amazighe». La revendication est officiellement inscrite dans l'agenda du FLN et remise dans le cadre des consultations sur la révision de la Constitution menées par Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la présidence de la République.