Le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid, est arrivé hier en début d'après-midi à Alger dans le cadre d'une visite de travail. Le séjour algérois de M.Essid coïncide avec la tenue à Alger du Salon international du tourisme. Le point fort de ce salon tient justement dans la présence très remarquée des professionnels tunisiens du tourisme et des voyages. Faut-il souligner à ce propos que les Tunisiens misent énormément sur les touristes algériens pour sauver leur saison estivale, compromise par l'attentat du musée du Bardo? Au lendemain de l'attaque terroriste, plus de 60% des réservations ont été annulées, rappelons-le. La coïncidence n'est donc pas si fortuite que cela et l'agenda du chef du gouvernement tunisien ne se limite certainement à cet aspect des relations algéro-tunisiennes. Les deux parties vont sûrement parler de sécurité. D'ailleurs, le tête-à-tête entre le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense Nationale et le ministre tunisien de la Défense, Ferhat EL Harchani, montre si besoin est, l'importance des questions, sécuritaires dans les discussions qu'aura le Premier ministre avec son homologue tunisien. L'état de la coopération militaire bilatérale a été passé en revue. Il a été question de développer la coopération militaire, jusque-là exemplaire au sens où les groupes terroristes nichés dans le mont Chaâmbi n'ont pas réussi à étendre leur nuisance dans le centre de la Tunisie ou en Algérie. C'est dire que le partenariat algéro-tunisien repose sur du concret et obtient même des résultats. Il reste que l'intégration économique souhaitée par les deux gouvernements trouve encore de la peine à se matérialiser. L'Algérie qui a apporté une aide financière substantielle à la Tunisie d'un montant de 150 millions de dollars a fait le nécessaire pour aider à la stabilisation de l'économie tunisienne durement touchée par les conséquences de la «révolution du Jasmin». Abdelmalek Sellal et Habib Essid auront donc à trouver les mécanismes d'une coopération profitable aux deux économies. Pour l'heure, la Tunisie s'en sort assez bien en recevant plus d'un million d'Algériens annuellement et parvient à placer quelques produits de son industrie sur le marché national. L'Algérie en ce qui la concerne parvient à exporter quelques produits agroalimentaires, mais le tout ne représente qu'un grain de poussière dans la balance commerciale des deux pays. C'est dire que la marge de progression est immense.