Ça bouge à la maison du vieux parti Ces vieux routiers de la politique se sont réunis hier à El-Biar où ils ont tracé les grandes lignes de leur mouvement. Les choses sérieuses commencent au vieux parti. Déterminés à annuler le congrès, les opposants à l'actuel secrétaire général, Amar Saâdani, se mettent en ordre de bataille. Ils décident d'agir à l'unisson pour barrer la route à M.Saâdani.. Ainsi, toutes les sensibilités politiques au sein du parti taisent leurs différends et accordent leurs violons. Devant la stratégie du fait accompli mise en branle par Saâdani, les chefs de file des mouvements de redressement et autres réformateurs du vieux parti, optent pour la mobilisation. Salah Goudjil, Abdelkrim Abada et Abderahmane Belayat font de cette mission leur cheval de bataille. Aussi, ces vieux routiers de la politique se sont réunis hier à El-Biar où ils ont tracé les grandes lignes de leur mouvement. «Nous allons mobiliser tous les membres du comité central opposés à la direction du parti et les militants pour empêcher la tenue du congrès préfabriqué de Saâdani et ses affidés», a assuré M.Belayat. Joint par téléphone, l'ancien coordinateur national du bureau politique promet de multiplier les actions sur le terrain pour forcer la main à Saâdani et soutenir leur plainte au niveau de la justice. L'enjeu est énorme. A dix jours de la tenue du congrès prévu les 28, 29 et 30 mai prochains, les préparatifs s'accélèrent sur les deux fronts. Se tiendra-t-il ou pas? Qui aura le dernier mot? L'affaire est entre les mains de la justice. Seul le tribunal d'Alger pourra trancher dans cette affaire pour autoriser ou annuler le congrès. Pour le département de l'intérieur, le dossier d'autorisation du congrès avancé par la direction de Saâdani est conforme. Or, cette situation peut être renversée si la justice en décide autrement. Ce qui est certain, c'est que les opposants à la tenue du congrès ne vont pas lâcher prise. Unifiant leurs rangs, les adversaires de Saâdani ne tolèrent plus la violation du règlement intérieur. Lors de la réunion d'hier, il a été question d'installer une cellule de crise qui sera chargée du suivi de la situation. Des mouvements de protestation sont également envisagés. Ils seront organisés au niveau des structures de base, les mouhafadhas et probablement au niveau du siège national des redresseurs à Ben Aknoun Après un désaccord sur la démarche, ces groupes convergent vers un seul point: barrer la route à Amar Saâdani, imposé à la tête du parti. Ils lui reprochent la gestion «unilatérale et catastrophique» du parti, la marginalisation du comité central dans la préparation du Xe congrès et la désignation de la date de celui-ci sans consulter aucune instance. Malgré la menace brandie par ses adversaires, le secrétaire général et ses partisans ne perdent pas de temps. Ils accélèrent la préparation du congrès comme si de rien n'était. En guise de réponse aux opposants, M.Saâdani soutient que le congrès sera organisé par et pour la base militante. Son slogan: renouveau et rajeunissement. Il s'inscrit dans une logique de défi, en conviant ses opposants à aller vers la base au lieu de s'adresser à la justice. Avec l'unification des rangs des différents groupes, Saâdani risque d'être en mauvaise posture. La situation peut changer relativement car le rapport des forces au sein de l'ex-parti unique ne provient pas de ses structures mais plutôt de cercles décisionnels extérieurs au parti. Les opposants sont conviés mercredi prochain à donner leur réponse à la justice avant qu'elle ne prononce son jugement. Le bras de fer opposant Saâdani à ses adversaires n'est pas près de se terminer. «Même si nous n'obtiendrons pas gain de cause, nous ferons appel», a assuré M.Belayat qui est désormais appuyé par Goudjil et Abada.