img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P150518-16.jpg" alt="Mohamed Aïssa à la presse: "Aidez-nous!"" / Interpellé sur l'essor de l'islamisme radical, le ministre a appelé la presse à contribuer à la lutte contre le radicalisme. Lors de l'ouverture d'une conférence internationale sur le droit du waqf, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a vivement insisté sur la promotion de la culture waqf. En effet, en rappelant les différentes étapes entreprises par l'Etat en vue de récupérer les biens waqf, le ministre des Affaires religieuses a fait savoir que son département s'appuie, pour ce faire, aussi bien sur des archives remontant à l'époque ottomane qui ont été remises à l'Algérie par la Turquie, les témoignages que les reconnaissances des exploitants eux-mêmes. «La récupération des biens waqf algériens est passée par trois étapes. Après la récupération et l'exploitation, on est aujourd'hui dans une phase d'investissements», a relevé le ministre. Il ne s'agit pas seulement de récupérer ces biens. Il est aussi question de «les utiliser à bon escient afin de contribuer à l'éradication de la précarité et de la pauvreté dans la société», a déclaré Mohamed Aïssa pour décliner les objectifs de la démarche de son département. «La culture waqf est très importante. C'est grâce au waqf qu'existent l'université de Harvard aux Etats-Unis, l'université de Cambridge en Angleterre et la Sorbonne en France. Mais chez nous, on n'a pas cette culture», regrette le ministre des Affaires religieuses qui énumère au passage quelques réalisations faites grâce aux waqfs. C'est ainsi qu'on apprend que la mosquée Ibn Badis d'Oran, par exemple, est construite et fonctionne grâce aux waqfs. «des taxis waqfs» ont également été mis à la disposition de certains jeunes chômeurs, apprend-on de la bouche de M.Aïssa. Mais, le waqf, une donation faite à perpétuité par un particulier à une oeuvre d'utilité publique, pieuse ou charitable, peut être parfois utilisé à mauvais escient. En effet, sous prétexte d'une demande sociale grandissante et de l'incapacité du parc des mosquées à accueillir le nombre de plus en plus croissant de fidèles, on assiste, depuis quelques années, à une prolifération vertigineuse de lieux de culte islamique en Algérie. D'apparence, ceci est positif. Mais, dans les faits, l'utilisation de ces mosquées avant leur achèvement les extrait au contrôle du ministère des Affaires religieuses et représente donc un risque de manipulation par les sectes extrémistes islamistes, ce qui a d'ailleurs été signalé à plusieurs reprises, notamment dans les mosquées de quartiers, ainsi que dans les salles de prière des cités universitaires qui sont transformées en lieu de prédication islamiste. Interrogé sur ce point, Mohamed Aïssa a répondu que «toutes les mosquées sont sous le contrôle du ministère»,mais sans donner de précision concernant les mosquées non encore remises officiellement et qui sont exploitées par certains groupes de «fidèles». De plus, a ajouté Mohamed Aïssa pour défendre son département, «la construction des mosquées se fait par les fidèles et en fonction des besoins et le ministère intervient une fois la mosquée construite pour l'ouvrir et la soumettre aux recommandations de la loi». Mohamed Aïssa dégage-t-il ainsi sa responsabilité quant à ce qui se passe dans les endroits qui s'apparentent à des «mosquées informelles» et autres lieux de promotion de l'islamisme radical comme les «moussalla» des cités universitaires? Interpellé sur ce point et sur la radicalisation du discours de certains imams, le ministre des Affaires religieuses a fait savoir que des discours de ce type sont condamnés et leurs auteurs systématiquement sanctionnés. De plus, Mohamed Aïssa revendiquant malgré tout une confiance dans la communauté des fidèles et de la presse nationale, a appelé cette dernière à alerter le ministère sur les dérapages de certains imams. «J'appelle la presse nationale à nous alerter sur les dérapages de certains imams», a-t-il insisté.