Les avis des parties en conflit divergent et chacun campe sur ses positions et y va de sa propre interprétation. Le bras de fer engagé, depuis la semaine précédente, entre la commission nationale de pèlerinage et les huit agences privées (Djemila Voyages, Atlas Tour, Rahma, Numidia, South Star Travel, Azur et Sahara Voyages) retenues, cette année, pour la prise en charge, aux côtés des entreprises publiques Onat et TCA du Hadj, ne semble pas connaître son épilogue de sitôt. Les avis des parties en conflit divergent et chacun campe sur ses positions et y va de sa propre interprétation. C'est au cours d'une réunion qui a regroupé, mardi dernier, les membres de la commission nationale avec les patrons des agences de voyages, publiques et privées confondues, que la crise a pris effet. Les directeurs privés ont en effet dénoncé l'«exclusion» dont ils affirment faire l'objet dans l'organisation et la prise en charge des 10.000 hadjis en octroyant l'exclusivité du marché, à l'Onat et au TCA et réduire par là même, ces agences, à des services techniques ayant trait, entre autres, à l'enregistrement des passeports des pèlerins. M. Kaouche, directeur de Djemila Voyages, s'interroge, à ce titre, sur le motif d'une telle décision «au moment où, rappelle-t-il, les pouvoirs publics plaident depuis des années pour l'ouverture au privé». «Nous avons pourtant un cahier des charges respectant les normes de la profession», s'est-il défendu. Craignant le retour du monopole des entreprises publiques, les protestataires, pour trouver une issue à cette question, ont convenu de mettre en place une sous-commission par le biais de laquelle, ils auront à exposer la situation aux pouvoirs publics. Du côté du ministère des Affaires religieuses, les choses ne se présentent pas de la même manière. Il y aurait eu, d'après M.Zerrouk, directeur du département du pèlerinage au ministère des Affaires religieuses et membre de la commission nationale, mauvaise interprétation des objectifs que se sont assignés les uns et les autres lors de la réunion. «Ce n'est pas du ressort de la commission nationale du Hadj de désigner les agences à qui échoit l'organisation», a-t-il précisé. Le choix porté sur les deux agences publiques, poursuit-il, a été exprimé lors du conseil du gouvernement du 18 juillet dernier. Le chef du gouvernement avait, selon notre source, chargé l'Onat et le TCA de piloter le pèlerinage en raison de leur longue et riche expérience dans le métier mais vu aussi les moyens dont ils disposent. Le gouvernement avait, lors du même conseil, décidé de l'augmentation de 6000 à 10.000 le nombre de hadjis, pour ce qui est de la part réservée aux agences. Car, depuis 2003, les pouvoirs publics, soucieux, à la suite des tristes événements vécus, dans le passé par les pèlerins, ont décidé afin d'améliorer la qualité et les services du pèlerinage, de prendre tout en charge. Enfin, M.Zerrouk nous a indiqué qu'à aucun moment la réunion de mardi n'allait statuer sur les opérateurs appelés à organiser les voyages. «Notre but lors de cette rencontre, était de permettre une coordination entre toutes les parties et organiser les agences privées pour qu'elles parlent d'une même voix», a-t-il ajouté. Aujourd'hui, les patrons des huit entreprises seront reçus en audience par le ministre du Tourisme, pour tenter, comme nous l'a affirmé, M.Kaouche, de trouver une voie pour sortir de cette crise.