Le gouvernement reste suspendu à la décision de cette organisation qui brille par son mutisme. L'Algérie continuera à envoyer les personnes âgées au pèlerinage malgré les avertissements lancés par les ministres arabes de la Santé. «Nous ne sommes pas tenus d'appliquer la décision des ministres arabes qui, de surcroît, n'est pas obligatoire», a précisé jeudi le directeur général de l'Office national du Hadj et de la Omra, Cheikh Barbara. Les arguments avancés par ce dernier reste pour le moins «discutables». En effet, selon Barbara, si l'Algérie interdit aux personnes âgées de se rendre aux Lieux Saints, 70% des inscrits sur la liste du Hadj, soit 25.000 personnes sur l'ensemble des 36.000 tirées au sort seront exclues de ce voyage. «Ce qui n'est pas juste.» Contrairement à plusieurs pays musulmans, qui ont opté pour la «prudence», à l'image de l'Egypte, la Tunisie et l'Iran, l'Algérie maintient l'envoi des délégations en Arabie Saoudite que ce soit pour le petit ou le grand pèlerinage. Barbara se réfère aux assurances des autorités saoudiennes qui ont donné les garanties nécessaires sur le bon déroulement du pèlerinage. «Ces dernières ne ménagent aucun effort pour protéger la santé des pèlerins et réussir la saison 2009.» L'autre argument avancé par l'invité de jeudi sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale a trait au «silence de l'Organisation de la conférence islamique qui n'a pas tranché la question». En attendant la réunion de l'OCI, aucun changement n'est à attendre de la décision des autorités algériennes qui affichent une confiance sans faille quant au déroulement du pèlerinage; une confiance que l'on ne retrouve même pas chez le pays hôte, l'Arabie Saoudite dont le ministre de la Santé a demandé en juillet aux personnes âgées et celles qui souffrents de maladies respiratoires de reporter leur voyage à La Mecque. Depuis le début du débat sur le maintien ou le report du pèlerinage, l'Algérie campe sur la même position. Les responsables refusent de baisser son quota estimé à 36.000 pèlerins soulignant que «dans ce cas, il faudrait interdire tous les voyages». Barbara a rappelé jeudi que les rapports reçus par son organisme de la délégation médicale qui accompagne pour la première fois les pèlerins de la Omra «sont rassurants», affirmant que ces derniers ont été vaccinés contre la grippe saisonnière avant le voyage. Toujours dans le chapitre du pèlerinage, cheikh Barbara a affirmé que les commissions de wilaya vont recevoir, à partir de cette semaine, des rapports détaillés sur l'état de santé des inscrits sur la liste du Hadj. Soulignant que les malades chroniques, les insuffisants rénaux et les femmes enceintes seront empêchés de partir, non pas à cause de la grippe porcine mais afin, souligne t-il, «de ne plus reproduire les expériences du passé, et mettre dans l'embarras les équipes médicales». Dans un autre chapitre, les agences de voyage sont averties: aucune défaillance ne sera permise dans l'organisation de la Omra (petit pèlerinage). La mise en garde a été lancée par Barbara, président de l'Office national du Hadj. «Il y a 32 agences privées. Chacune d'entre elles prend en charge 250 pèlerins, et trois agences publiques chapeautent 10.000 pèlerins. Ces dernières doivent impérativement respecter le contrat signé avec les pèlerins, et ce en ce qui concerne le transport, le voyage et l'hébergement», précise Barbara. L'Office suit de très près ce dossier et promet des sanctions si les agences ne respectent pas leur engagement pris préalablement. Barbara estime que les frais du Hadj arrêtés à 29 millions de centimes restent raisonnables. «N'était l'intervention du président de la République qui a ordonné une subvention de l'opération, le tarif serait monté à 32 millions», conclut-il.