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Rabat perd pied
Publié dans L'Expression le 28 - 09 - 2004

Perdant de plus en plus pied dans l'affaire du Sahara occidental, le Maroc a, sans surprise, pris pour cible l'Algérie.
Dans un long mémorandum envoyé au Conseil de sécurité de l'ONU, Rabat, dans un ultime forcing, tente de justifier son occupation du territoire du Sahara occidental - dossier de longue date considéré comme un problème de décolonisation par les Nations unies - en imputant à l'Algérie, pour ne pas changer, le blocage dont est l'objet le dossier sahraoui. Ainsi, dans ce mémorandum, Rabat affirme que «l'implication de l'Algérie dans la question du Sahara occidental a pris des formes multiples et variées : engagement militaire, appuis financier et logistique, mobilisation et encadrement diplomatiques». La totale! Le soutien de l'Algérie au Front Polisario n'a jamais été clandestin et entre dans la logique même de la diplomatie algérienne qui a fait du soutien aux mouvements de libération en Afrique, en Asie et en Amérique latine l'un des axes de sa politique étrangère. De fait, Alger n'a pas fait plus pour le Polisario qu'elle n'en a fait pour d'autres pays et mouvements se trouvant dans la même situation.
En réalité, le Maroc a été assommé par la reconnaissance de la Rasd (République arabe sahraouie démocratique) par l'Afrique du Sud. Rabat a paniqué devant l'effritement continu de sa position sur la question sahraouie et a perdu quelque peu la mesure des choses sur une question relevant des instances onusiennes depuis maintenant quarante ans. Ce dossier est, comme chacun sait, pris en charge par le Conseil de sécurité de l'ONU depuis 1964, époque où ce territoire était encore sous la colonisation espagnole. Dans ce mémorandum, Rabat, déniant le qualificatif de «puissance occupante», affirme que «le concept de la puissance coloniale, selon la convention de Genève de 1949, s'entend d'un Etat qui occupe partiellement ou totalement le territoire d'un autre Etat (...). Or, ce concept n'a aucune relation avec le Sahara où il n'y a eu ni guerre avec un autre Etat, ni occupation du territoire de ce dernier».
Or, le Maroc fait une lecture à tout le moins biaisée de la Convention de Genève et selon laquelle, en revanche, Rabat est bel et bien une puissance occupante du territoire sahraoui qui, s'il n'était pas un Etat au moment des faits (marche verte de 1975), avait néanmoins un peuple qui à cette même époque luttait contre l'occupation espagnole. Le combat de ce peuple pour sa libération était déjà, aux yeux des lois internationales, un référent suffisant de l'existence de ce peuple et de sa différence avec la partie qui tente de l'annexer et d'annexer son territoire comme l'a fait le Maroc en 1975. Donc, aux yeux du droit international le Maroc est bien une puissance occupante, principe que conforte l'avis pertinent rendu en 1964, -à la demande du Conseil de sécurité-, par la Cour internationale de Justice de La Haye (CIJ), laquelle a pu établir qu'il n'y avait aucun lien de souveraineté ou d'allégeance entre les peuples du territoire du Rio de Oro et de Saguiat El Hamra (nom officiel du Sahara occidental) et le royaume chérifien.
De fait, tout au long de ces années, Rabat a vainement essayé de convaincre la communauté internationale que la question du Sahara occidental était un problème bilatéral entre le Maroc et l'Algérie, s'opposant par là même à une intervention plus appropriée des Nations unies, qui n'ont cessé, tout au long de ces années, de recommander l'organisation d'un référendum donnant au peuple sahraoui le droit de se prononcer dans la clarté et la transparence sur son devenir. Rabat argue encore de «son engagement pour une solution politique qui préserve sa souveraineté et son intégrité territoriale et qui permet aux populations de gérer directement et démocratiquement leurs affaires locales».
Or, si solution politique il y a, elle ne peut se faire que dans le cadre de négociations entre Rabat et le Front Polisario d'une part, la mise en oeuvre des résolutions des Nations unies et, singulièrement, l'application de l'accord d'Houston cosigné par les deux parties belligérantes - le Maroc et le Front Polisario - d'autre part. En fait, le Maroc a très mal pris autant la reconnaissance de la Rasd par Pretoria, que le fait que cette question commence à susciter de l'intérêt parmi l'intelligentsia arabe jusque-là mal informée sur ses tenants et aboutissants ou moins disposée à l'égard de ce dossier. En voulant, contre toute évidence, réduire le conflit maroco-sahraoui à un antagonisme entre Alger et Rabat, le Maroc a ainsi fait fausse route, échouant en fait à accréditer la réalité d'un conflit algéro-marocain sur la Sahara occidental. Rabat est encore le seul à estimer «obsolète» et «inapplicable» un référendum au Sahara occidental. Ce qui n'est pas l'avis du Conseil de sécurité qui a renouvelé, en avril dernier, son soutien total au plan Baker devant justement aboutir, au bout d'une période de cinq ans, à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui, conformément à la définition que fait l'ONU des territoires colonisés. Ce qui, à l'évidence, est le cas du Sahara occidental.


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