La liberté de la presse ne semble pas être une priorité pour certains partis présents en force au Parlement. Décidément, certains cercles au sein de l'APN semblent n'en faire qu'à leur tête. Les célèbres propositions d'amendements du PT, concernant le nouveau code pénal, venus proscrire l'emprisonnement des journalistes, ont été rejetées par le bureau de la chambre basse du Parlement sans la moindre justification recevable, et en marge des règles censées régir le fonctionnement de cette instance. Il convient, en effet, de souligner qu'il appartient à la commission juridique, et à elle seule, de procéder à ce genre de retraits, ce qui n'a pas été le cas. Mieux, les auteurs de cette démarche, qualifiée «d'anti-démocratique» ont profité de l'absence du président de l'APN, Amar Saïdani, en mission à Genève. Toujours est-il que si rien n'est fait dans les tout prochains jours afin que ce «véritable déni de droit» soit rétabli, le public risque fort de ne jamais assister à un débat public sur cette question et, partant, de savoir enfin qui est qui et qui fait quoi. Nous apprenons que les propositions d'amendements, avant qu'elles ne soient retirées sans autre forme de procès, avaient fait l'objet de quelques réserves sur le plan de la formulation. Or, le PT, partisan inconditionnel du dialogue, était prêt à discuter de toutes les formulations, pour peu que l'esprit des textes proposés ne soit pas dénaturé. Cela n'a pas été le cas. Le risque est grand, partant de ce grave précédent, que les propositions d'amendements du PT concernant le projet de loi de finances ne soient, elles aussi, mises sous le boisseau sans même arriver à la plénière. Cette manière de procéder est en soi une victoire pour le parti de Louisa Hanoune. Régulièrement, ce parti revient à la charge en proposant, notamment, que l'article 17 de la Constitution interdisant certaines privatisations soit respecté, mais aussi que le Snmg soit revu à la hausse de manière conséquente, conformément aux études très sérieuses qui ont été faites, sur demande de l'Ugta, à propos des besoins vitaux d'une famille composée de seulement cinq personnes. Le risque est grand, également, de voir la proposition de loi du PT, concernant les relations de travail, connaître le même sort. Cela est d'autant plus étonnant, que c'est un parti moderniste, censé être proche de ce que souhaite instaurer le président qui est «oppressé» de cette manière, alors que dans le même temps, un parti comme le mouvement El Islah, qui ne cache guère ses options islamistes, jouit de facilités et d'aides, telles qu'il a déjà réussi à faire adopter une loi organique de la plus haute importance, mais aussi à interdire l'importation de boissons alcoolisées pendant toute une année. Des observateurs avertis de la scène politique indiquent à ce propos qu'il s'agit là de «la preuve que les idées du PT font tellement peur, trahissant dans le même temps les démarches contradictoires de certaines autres formations politiques, que tout est fait désormais afin qu'elles ne soient même plus débattues publiquement».