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L'art d'apprivoiser le chaos
LA PROTECTION CIVILE SIMULE UN IMPORTANT SEISME
Publié dans L'Expression le 26 - 05 - 2015


Des éléments issus de 44 wilayas
Présence d'experts venus de pays amis tels que le Mali, le Maroc et la France et d'organisations onusienne et mondiale (Oipc).
Au bout de plusieurs kilomètres dans la steppe des Hauts-Plateaux, baignée par un soleil timide, gênée par quelques nuages capricieux, surgit soudain, après la négociation d'un virage aveugle, un camp englobant des centaines de tentes dressées par les unités de la Protection civile (PC) de 44 wilayas différentes. Dès l'entame de notre arrivée sur les lieux, nous avons constaté l'impressionnante vie et l'activité grouillante d'un camp «de combat» digne des grandes épopées guerrières d'antan. L'ambiance des allées et venues incessantes des éléments de la Protection civile donnait un air «sur le pied de guerre» à cette «simulation» d'un grave séisme dans les régions de Médéa et de Djelfa.
Cette armada indescriptible est venue de toutes parts, pour participer à une «première» du corps de la Protection civile qui a eu lieu dimanche dans les wilayas de Médéa et Djelfa où a été organisé un exercice national d'intervention se rapportant à un séisme simulé de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter.
Des moyens impressionnants
Les tentes dressées dans une rigueur «militaire» s'alignaient sur toute la surface de cette immense camp qu'est le «Centre de manoeuvres» de la PC des wilayas de Djelfa et Médéa. Ces abris, dont la couleur bigarrée contrastait avec le sérieux des rôles de tout un chacun dont la mission précise relevait de l'aspect d'un vrai «commando» en mission spéciale dans les steppes des Hauts-Plateaux sur lesquelles soufflait un vent agressif soulevant la poussière du sable envahissant venant des contrées plus au sud.
Cette mission, spéciale justement, consiste à évaluer les forces et capacités d'intervention des éléments de la Protection civile face à un tremblement de terre signalé quelques heures, voire quelques minutes auparavant, avec la mise en branle immédiate d'un dispositif grandiose et impressionnant d'intervention des éléments de cette corporation que dirige en fin organisateur et d'une main de «maître» le colonel Mustapha Lahbiri dont la concrétisation des réalisations n'est plus à démontrer.
Cette simulation, qualifiée plutôt d'«examen» des moyens d'intervention et dispositifs mis en place par un membre de la délégation qui accompagnait le directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha Lahbiri, dans sa visite, s'est déroulée en présence d'experts étrangers venus de pays amis comme le Mali, le Maroc et la France, ainsi que de représentants des Nations unies et de l'Organisation internationale de la Protection civile qui regroupe 54 pays à dominante africaine et récemment Cuba ainsi que le chef de la daïra de Chabounia, Mohamed Ben Belkacem.
L'épicentre de ce séisme «virtuel», se situerait selon le scénario projeté, au sud de la wilaya de Médéa (Boughzoul et Chahbounia) et au nord de la wilaya de Djelfa (Aïn Oussera et Sidi Laâdjal). Il a pour objectif de jauger le degré de préparation et de coordination des équipes d'intervention de la Protection civile.
Plusieurs milliers d'éléments d'intervention de cet organe, issus de 44 wilayas prennent part à cet exercice national, le premier du genre, intitulé «Seismex 2015». Les moyens matériels déployés pour cet exercice pratique sont considérables.
Des équipes aéro-transportables lourdement équipées et surtout autonomes pour une durée appréciable d'au moins douze jours y ont été adaptés. Six équipes spécialisées, en techniques pointues dans les catastrophes naturelles, prennent part à cet exercice témoin. Il s'agit des équipes chargées de la recherche et sauvetage sous les décombres, appelées cynotechniques ou «équipes canines», le groupement aérien et de plongée, celle chargée d'intervention dans les endroits d'accès difficile et enfin celle qui intervient en cas de dangers chimiques ou radioactifs. Il est à noter la présence effective d'un détachement, spécialisé dans le secours et le sauvetage, de l'Armée nationale populaire (ANP).
Le temps est compté dans ce genre de situations
L'exercice en soi consiste à porter assistance à plus de 4000 sinistrés et évaluer les dégâts subis aux constructions et infrastructures et comment y apporter un remède dans l'immédiat dans les douze sites de manoeuvres désignés à cet effet.
Le colonel Lahbiri a visité donc dimanche dernier le site du PC de commandement, en compagnie de ses collaborateurs, de responsables de l'ANP, de la Gendarmerie nationale, des observateurs étrangers, des représentants de la société civile et de la presse nationale.
Le Poste de commandement, le premier auquel s'est rendu le colonel, suit simultanément l'évolution de l'événement en évaluant les dommages causés.
Pour ce faire, des cellules ont été mises en place dans des tentes de camp pour l'évaluation de la situation en temps «réel».
Le chargé de la communication, le lieutenant Nassim Bernaoui, a estimé que la préparation de cet exercice «nous a appris beaucoup de choses sur les tremblements de terre et nous a permis d'optimiser nos approches et procédures d'intervention.
Nous avons pu ainsi établir de nombreux contacts et échanger de nombreuses connaissances avec nos collègues voisins et amis et appris à travailler plus vite et à ne pas perdre de temps. Car dans une situation de catastrophe, le temps est compté» a-t-il affirmé.
Le point fascinant de cet exercice d'intervention a été fourni indéniablement «in live», entre autres, par l'équipe cynotechnique dont les chiens dressés admirablement à ce genre de sauvetage, ont ébloui tant les membres de la délégation officielle que les badauds de la ville, dont notamment une multitude d'enfants fascinés venus admirer comment agissent leurs aînés et ces animaux intelligents.
Leurs yeux candides étaient rivés à ces combattants munis de casques brillants, en uniformes rutilants et bardés de nombreux accessoires de sauvetage tels des cordages, des filins en acier et autres outils ou autres menus instruments de sauvetage. L'autre point qui a retenu l'attention en particulier, a été la simulation d'un sauvetage d'une victime sur civière, sous une couverture de «survie», à partir du faîte d'une grue d'une hauteur équivalant à six étages d'un immeuble environ. Parmi les autres exercices nombreux, figure également le sauvetage «héroïque» d'ouvriers ensevelis dans des canalisations d'eau suite à un tremblement de terre...
Des journalistes, caméramans et photographes de presse s'y sont engouffrés pour mieux rapporter l'événement et fixer l'image d'une opération pour le moins périlleuse pour tous. Le colonel Farouk Achour, désormais bien connu par tous pour avoir été à la tête des 72 éléments de l'équipe algérienne de secours au Népal meurtri par un séisme dévastateur, avait raison d'être fier ce dimanche, fier de son équipe et de sa préparation de haut niveau pour être prête pour la course contre la montre et le «combat de la vie» dans de pareils cas de sinistres.


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