La famille FFS était, hier, au grand complet à Akfadou, lieu choisi par la fédération de Béjaïa pour célébrer le 41e anniversaire de la création du parti. Venus des quatre coins de la Basse-Kabylie, des cadres, des élus et des militants de ce plus vieux parti d'opposition ont tenu à marquer de leur présence cette date, qui reste un des événements les plus importants dans la vie du parti. Plus que tous les précédents anniversaires, celui vécu hier à Akfadou dénote, on ne peut mieux, que le FFS demeure un grand parti soudé. La solidarité entre militants était telle qu'il était difficile de croire à l'existence d'une crise quelconque dans les rangs du parti. La présence, dont ont fait preuve les militants, malgré les turbulences qui secouent leur parti depuis quelques mois, marque, à elle seule, cet état d'esprit qui anime les militants d'hier et d'aujourd'hui. Optimistes et surtout ambitieux, les militants, ont fait acte d'une discipline exemplaire par leur présence massive, mais aussi par leur comportement. Les anciens de 1963 tout comme la nouvelle génération de militants semblent faire fi de toutes leurs divergences pour se consacrer à cette journée de célébration, mais aussi de commémoration, puisque les martyrs des événements de 1963 n'ont pas été en reste. Outre la réhabilitation de leurs tombes, entreprise déjà par la section locale depuis quelques jours, il y a lieu de noter ce recueillement solennel observé par une forte délégation du FFS au cimetière de Tizamourine et Tagroudja où reposent respectivement Maghni Saâdi et Kouk Lahcène. Les échanges de points de vue sur l'évolution de la situation interne se sont déroulés dans un esprit de convivialité. De véritables retrouvailles, comme le témoignaient ces attroupements autour des figures de proue du parti dans la région, à l'image de Rachid Chabati l'homme fort de la ville de Béjaïa, Khaled Tazagharth, ancien membre de l'exécutif national, Bouiche Ikhlef, ancien député, Hamid Ferhat, président d'APW, et Maârouf Madjbar, ancien de 1963. Dans les discussions, il était question de tout, de l'avenir du parti, du prochain premier secrétaire et des membres de l'exécutif. Bref, l'engouement était tel qu'on était tenté de croire que l'épisode Bouhadef relèvait désormais du passé. A ce titre, on est presque convaincu que l'actuel premier secrétaire par intérim sera, dès aujourd'hui, désigné officiellement lors de la courte réunion prévue ce matin à Alger, qui connaîtra aussi la teneur du message d'Aït Ahmed, président du parti. L'absence de Djamel Zenati, membre du cabinet noir, était passé inaperçue de même pour celle de Djoudi Mammeri, premier secrétaire national sortant. Dans l'après-midi, Aït Chérif Ahmed, membre de l'exécutif sortant, et Maârouf Medjber, ancien militant de 1963, ont animé une conférence-débat au centre culturel d'Akfadou. Une occasion d'aborder dans le détail le parcours du parti depuis sa création en 1963 à ce jour. Les mots d'ordre chers au FFS ont été réitérés à l'occasion. Rendre l'Etat à la nation, la constituante, autant de points développés par les deux conférenciers pour conclure sur la nécessité de l'avènement d'une deuxième République. Le même état d'esprit a été signalé à travers toutes les régions du pays où la célébration a eu lieu dans des conditions marquées par le retour de l'espoir. L'engouement qui a caractérisé toutes les festivités initiées à Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et bien d'autres régions du pays, augure d'une issue heureuse à la crise.