Neuf élus de la Fifa et cinq partenaires de cette instance mondiale du football sont inculpés. L'attribution de la Coupe du monde de football 2010 à l'Afrique du Sud était «corrompue», a accusé hier la ministre américaine de la Justice à New York, Loretta Lynch, lors d'une conférence de presse sur le scandale de corruption au sein de la Fifa. La ministre a lâché une nouvelle «bombe» en déclarant que «La Coupe du monde 2010 (...) a été attribuée à l'Afrique du Sud, pour la première fois le tournoi allait se tenir sur le continent africain», a expliqué la ministre. «Mais, même pour cet événement historique, des dirigeants de la Fifa et d'autres commis ont corrompu le processus en utilisant des pots-de-vin pour influencer la décision d'attribution», a-t-elle déploré. «Il ne s'agit que d'accusations», a réagi Dominic Chimhavi, porte-parole de la Fédération sud-africaine de football. «Personne n'est sous le coup d'une enquête ici», a-t-il ajouté, sans davantage de commentaires sur les déclarations de Mme Lynch. La ministre américaine de la Justice a annoncé plus tôt dans la journée l'inculpation pour corruption de neuf élus de la Fifa et de cinq partenaires de cette instance mondiale du football, pour des faits s'étalant sur les 24 dernières années. La ministre Loretta Lynch a accusé ces inculpés d'avoir «corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s'enrichir personnellement». Elle a ajouté que la prochaine étape dans ce dossier était une demande d'extradition des accusés vers les Etats-Unis pour y être jugés. Les neuf personnes interpellées et cinq partenaires de l'instance mondiale du football sont inculpés de racket, de corruption et de blanchiment à New York. Ils sont accusés d'avoir reçu ou distribué plus de 150 millions de dollars depuis 1991, pour les droits de diffusion de tournois internationaux. Dans une procédure distincte, le parquet suisse a, pour sa part, annoncé avoir saisi des documents électroniques au siège de la Fifa à Zurich, dans le cadre d'une procédure pénale contre X pour soupçon «de blanchiment d'argent et gestion déloyale». Walter De Gregorio, le directeur de la communication de la Fifa, a assuré que la Fifa coopérait «pleinement» avec les autorités suisses et américaines. Michel Platini, président de l'Uefa, qui devait tenir une réunion extraordinaire de son Comité exécutif à Varsovie hier après-midi, a renoncé l'an passé à se présenter face à «Sepp» Blatter. La semaine dernière, l'ancien Ballon d'or portugais Luis Figo et le président de la Fédération néerlandaise Michael van Praag ont eux aussi abandonné leur candidature à ce poste. Ne reste sur la liste qu'un candidat sérieux en la personne du prince jordanien Ali bin Hussein. Celui-ci a estimé dans un communiqué que la Fifa avait besoin «d'un leadership qui accepte sa responsabilité pour ses actes et ne rejette pas la faute sur autrui.»