il faut résolument sortir de l'architecture financière des années 1970. Dans le rapport de présentation du projet de loi de finances 2005, Abdelatif Benachenhou a été très clair. D'après lui, il faut résolument sortir de l'architecture financière des années 1970. «Dans les années 1970 et 1980, la sphère publique et la sphère économique étaient confondues et leur financement puisait à la même source à savoir la ressource publique.» Cet état de fait, écrit le ministre des Finances dans son rapport, a mis le pays face à un paradoxe. D'un côté, les besoins d'investissement de l'Algérie sont immenses et diversifiés (besoins de développement des services publics dans toute leur diversité, besoins d'équipement des entreprises, besoins des exploitations agricoles et de pêche etc.), de l'autre côté, les ressources pour l'investissement sont actuellement importantes, croissantes et leur qualité s'améliore. Ceci est démontré, d'après le ministère des Finances, par l'observations des données financières au Trésor, à la Banque d'Algérie et dans les autres banques. Le paradoxe, selon M.Benachenhou, s'explique essentiellement par l'hésitation qui caractérise encore notre politique financière qui ne tire pas encore toutes les conséquences de la séparation nécessaire entre sphère politique et sphère économique. Comment faire pour moderniser le financement de l'économie algérienne? Le ministre des Finances préconise deux impératifs. Le premier est une bonne délimitation des frontières entre les financements par le budget et par le marché. Le deuxième est l'amélioration des performances du secteur financier, dont la charge, lit-on, dans le rapport de projet de loi de finances 2005, est d'acheminer de manière efficace les ressources vers ceux qui en ont besoin. D'après le ministre des Finances, «jamais l'Algérie n'a disposé d'autant d'atouts pour son développement et jamais elle n'a eu autant besoin socialement et politiquement de continuer la lutte contre le chômage notamment dans sa dimension territoriale». Ainsi, la période 2000-2004 et au cours de laquelle a été mis en oeuvre le programme spécial de relance économique (Psre) a atteint, d'après le rapport, en grande partie les objectifs qui lui ont été assignés en se basant sur des chiffres très positifs durant cette période (2000-2004) notamment la croissance qui est passée à 6,8%, le chômage qui était de 28,4% en 2001 a baissé à 23,7% en 2003, les réserves de change qui ont atteint 32,9 milliards de dollars à fin 2003, le recul de la dette extérieure qui est passé de 25,3 milliards de dollars en 2000 à 23,4 milliards et ce, malgré la dépréciation du dollar vis-à-vis de l'euro, l'année 2005 sera une année charnière pour les finances publiques et l'économie algérienne, préconise-t-on dans le rapport de présentation du projet de loi de finances. Se basant sur un prix du baril de pétrole à 19 dollars, un taux de croissance annuel de 5%, un taux d'inflation de 3%, un taux de change de 76 DA/USD et une progression des exportations de 6,2% par an durant la période 2005-2009, le PIB, d'après les prévisions progressera en moyenne annuelle de 5,3% en volume durant la période considérée. Du coup, le PIB par habitant passerait, selon toujours les prévisions, de 2120 dollars en 2005 à 2600 dollars en 2009. Les crédits qui seront alloués pour le vaste programme d'équipement public seront de 750 milliards de dinars en 2005, 754 en 2006, 761 en 2007, 766 en 2008, pour atteindre enfin 769 milliards en 2009 soit un total de 3 800 milliards de dinars, ce qui représente l'équivalent de 12,7% de la richesse nationale produite au cours de la période allant de 2005 à 2009. En matière d'allocation des ressources, le ministère des Finances soutient que «la priorité sera donnée à l'habitat et à l'amélioration du cadre de vie du citoyen et au développement des infrastructures qui bénéficient globalement de plus de la moitié des crédits avec une priorité au rééquilibrage territorial». Concernant les ressources budgétaires, elles augmenteront de 4% par rapport à la prévision de clôture pour 2004 et de 7,6% par rapport aux réalisations de 2003 partagées entre fiscalité pétrolière et fiscalité ordinaire représentant 1636 milliards de dinars avec les autres recettes. Les dépenses, quant à elles, atteindront globalement 1950 milliards de dinars avec une progression de 3,8% par rapport à la prévision de clôture de 2004. En ce qui concerne le développement des marchés de l'immobilier et du logement locatif, et dans le but d'améliorer le rendement de la fiscalité au logement, de développer le marché de l'immobilier et celui du logement locatif, deux mesures législatives sont proposées, à savoir la baisse de 15 à 10% de la taxe sur la plus value réalisée sur la vente d'un logement ainsi que la baisse de 10 à 7% de l'impôt sur le loyer des logements et l'exonération des logements aux étudiants. Enfin, il y a lieu de souligner que les recettes, produits et revenus applicables aux dépenses définitives du budget général de l'Etat pour l'année 2005 sont évalués à 1.635.830.000.000 DA. L'éducation nationale, à elle seule, bénéficiera pour son budget de fonctionnement en 2005 de pas moins de 214.402.120.000 DA. Les départements ministériels bénéficieront de 1.200.000.000,00 DA de budget de fonctionnement.