Un important dispositif de sécurité a été dressé, hier matin, à Alger, plus précisément au niveau du boulevard Gallieni menant vers le siège de la présidence de la République. Des renforts de police ont été dépêchés sur les lieux pour empêcher les membres de l'association SOS disparus de se ressembler devant le siège de la présidence de la République. C'est au niveau du carrefour d'El-Mouradia que les familles des disparus, venues de plusieurs wilayas, se sont fixé rendez-vous pour battre le pavé jusqu'à Alger-Centre, répondant ainsi à l'appel de l'association SOS disparus pour l'organisation d'une marche dans la capitale. Cette manifestation prévue en ce 5 octobre, date commémorative du 14e anniversaire des douloureux événements de 1988, n'a pas eu lieu. Des policiers en tenue et en civil étaient là pour juguler la moindre tentative de rassemblement des familles des disparus, émanant des animateurs de l'association SOS disparus, entre autres, Mme Nacira Benbitour, établie en France et représentante de l'association dans l'Hexagone. Pour ce faire, les agents des forces de sécurité n'ont pas hésité à malmener les membres des familles des disparus, venus réclamer, encore une fois, la vérité sur le sort de leurs proches. En somme, cette démonstration de force vis-à-vis de vieilles femmes, mères et soeurs des personnes disparues durant la décennie 1990 est une attitude regrettable. Cette même attitude a été dénoncée par SOS disparus dans un communiqué parvenu, hier après-midi, à notre rédaction. «Au moment où nous rédigeons ce communiqué, une répression féroce s'abat sur les familles des disparus. Mme Belmokhtar, mère d'un disparu a été d'après les témoins passée à tabac par 8 policiers et près d'une trentaine de femmes ont été arrêtées après avoir été malmenées» a-t-on noté.