Dans ce long processus judiciaire, la Commission des droits de l'homme de l'ONU doit rendre son propre rapport sur l'agression contre Ghaza d'ici la fin du mois de juin. Israël a rejeté hier en bloc les accusations contre son armée lors de l'agression contre la bande de Ghaza, justifiant des opérations ayant tué 2.200 Palestiniens, en majorité des civils, dans un rapport officiel qui n'a en rien entamé la détermination des Palestiniens à réclamer justice. Le gouvernement israélien a rendu un rapport dans lequel il estime que ses soldats n'ont «pas intentionnellement visé des civils ou des cibles civiles» et que leurs actions étaient «légitimes» et «égales». Des conclusions qui vont à l'encontre des rapports alarmants d'ONG et d'organisations internationales, de même que des déclarations de soldats israéliens qui ont récemment défrayé la chronique dans l'Etat hébreu. Tous ont dénoncé un usage «indiscriminé» de la force à l'encontre de civils dans un territoire exiguë, surpeuplé et sous blocus terrestre, maritime et aérien israélien depuis huit ans. «La plupart des faits qui ont semblé à des parties extérieures relever d'attaques sans discernement contre des civils ou des cibles civiles étaient en fait des attaques légitimes contre des cibles militaires, sous des apparences civiles, relevant des opérations militaires des groupes terroristes», rétorque le rapport israélien. Israël accuse régulièrement le Hamas de se servir des civils ghazaouis comme de «boucliers humains» pour mener des «crimes de guerre». Une accusation que les Palestiniens renvoient à l'Etat hébreu et pour laquelle ils ont adhéré à la Cour pénale internationale (CPI) dans le but avoué d'y poursuivre des dirigeants israéliens. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a décidé en janvier un examen préliminaire des événements pour «déterminer s'il existe un fondement raisonnable» pour ouvrir une enquête. La prochaine échéance de ce long processus judiciaire approche à grand pas: fin juin, la Commission des droits de l'Homme de l'ONU doit rendre son propre rapport sur l'agression contre Ghaza, un texte qui n'a pas encore été publié mais que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déjà rejeté comme une «perte de temps». Le rapport israélien s'appuie sur les enquêtes de l'armée, dont la dernière en date, qui portait sur la mort de quatre enfants sous les yeux de la presse internationale et qui avait provoqué un scandale mondial, a été close cette semaine sans que personne ne soit condamné. Les proches des quatre enfants âgés de 9 à 11 ans s'étaient indignés de cette clôture, réclamant «instamment à la communauté internationale d'agir sérieusement pour mettre fin à cette farce». Une justice que les Palestiniens entendent bien obtenir. Ce rapport, «une suite logique de ce qu'Israël a fait dans la bande de Ghaza», selon les mots d'Ehab Bseiso, porte-parole du gouvernement d'union palestinien depuis Ramallah en Cisjordanie occupée, «ne change rien», ils ne s'appuieront que sur les résultats d'une «enquête internationale», a-t-il poursuivi. Le 8 juillet 2014, Israël avait lancé une offensive aérienne, et terrestre un temps, contre la bande de Ghaza, dans le but de faire cesser les tirs de roquette depuis la petite enclave sous blocus vers son territoire. En 50 jours, 2.200 Palestiniens ont été tués, dont plus de 500 enfants selon l'ONU, tandis que 73 personnes ont péri côté israélien, dont 67 soldats. Ce bilan avait fait de 2014 l'année la plus meurtrière depuis 1967 et l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, selon l'ONU, qui recense 11 Palestiniens tués depuis début 2015 par des soldats israéliens, le dernier hier matin près de Ramallah.