«Nous ne répondons pas à nos détracteurs par l'insulte» «Nous ne répondons pas à nos détracteurs par l'insulte, mais plutôt par notre projet et nos idées», a déclaré M.Benflis. Il refuse de répondre du tac au tac. Le président de Talaiou El Houriat, Ali Benflis, a été très poli et même diplomate dans sa réaction. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier au siège de son parti, l'ancien candidat à la présidentielle a pris le soin de répondre indirectement à son adversaire du FLN en refusant de se rabaisser à son langage de l'insulte: «Nous ne répondons pas à nos détracteurs par l'insulte, mais plutôt par notre projet et nos idées», a déclaré M.Benflis en faisant référence au secrétaire général du FLN. Le conférencier a tenu à rappeler que la politique c'est d'abord une éthique, un comportement et une éthique de proposition. «Dans ces endroits la politique est à son degré zéro; elle est dans sa forme la plus repoussante pour nos concitoyennes et nos concitoyens: elle est la politique qui détruit beaucoup mais ne construit rien», a-t-il soutenu, en déplorant les attaques contre son parti. M.Benflis dit qu'il ne permettra jamais que son attention soit détournée des véritables problèmes du pays, entre autres les périls qui pèsent sur l'Etat national, la gravité de la situation économique et la fragilisation de la société algérienne. Il a invité ses détracteurs à discuter des problèmes de la société et à présenter des alternatives. Ce n'est pas tout. Voulant épingler son adversaire, M.Benflis a certifié que son congrès a été préparé dans la transparence totale et que tous les délégués ont été élus par la base. «Nous n'avons ni parachuté ni désigné des noms», a-t-il assuré en rejetant l'appellation d'un FLN bis. Interrogé sur la lettre de Gaïd Salah au secrétaire général du FLN, Benflis a fait savoir que «l'article 25 de la Constitution définit clairement les missions de l'armée». Sur ce plan, «l'armée a parfaitement accompli son devoir». Le président du nouveau parti Talaiou El-Houriat soutient que l'institution militaire peut intervenir pour accompagner et garantir la transition politique. Selon lui, dans tous les pays aucune transition n'a réussi sans l'appui de l'armée. «L'armée peut être le garant de l'application du pacte conclu par la classe politique pour une sortie de crise et elle n'a pas à prendre parti dans le conflit», a expliqué M. Benflis en précisant qu'elle a un rôle d'appui et non «d'interférence». Invité à commenter la déclaration du président français, François Hollande qui soutient que le président Bouteflika jouit de toutes ses capacités intellectuelles, M.Benflis n'a pas trop polémiqué là-dessus en affirmant: «Nous n'avons pas besoin d'une expertise étrangère.» Par ailleurs et revenant sur le congrès constitutif de son parti, M.Benflis s'est félicité du bon déroulement de ce congrès qui a été une réussite. «Nous avons pu relever le défi, et ce, malgré les pressions de l'administration», a-t-il relevé avant d'ajouter: «L'appareil politico-administratif ne voit pas d'un bon oeil l'appartenance à Talaiou El-Houriyet.» M.Benflis a assuré que son parti qui compte des centaines d'experts et d'universitaires s'attellera à trouver des solutions pour chaque secteur.