La visite de De Villepin a coïncidé avec la tenue à Paris des 2es rencontres algéro-françaises des maires et présidents des collectivités territoriales. Le ministre français de l'Intérieur est arrivé hier en fin d'après-midi à Alger pour une visite de deux jours qui le mènera à Constantine après une série de rencontres avec les hauts responsables de la République, dont le chef de l'Etat, le chef du gouvernement, et son homologue Noureddine Yazid Zerhouni. Dans la ville des Ponts suspendus, le ministre français se rendra à la mosquée Emir Abdelkader, en sa qualité de premier responsable du culte en France. Cela pour dire que si la visite de De Villepin est inscrite dans le cadre de la coopération sécuritaire et de la lutte contre l'immigration clandestine, il n'en demeure pas moins que le volet du partenariat dans de nombreux domaines est au programme. «La priorité, c'est la lutte contre le terrorisme, le grand banditisme et l'immigration clandestine», a affirmé De Villepin dans une brève déclaration à la presse. Les sujets qu'abordera l'officiel français seront liés à la coopération bilatérale, notamment les questions de terrorisme, la circulation des personnes et la lutte contre la criminalité organisée, selon le ministère français de l'Intérieur. L'arrivée de De Villepin à Alger a coïncidé avec la tenue à Paris des 2es rencontres algéro-françaises des maires et présidents des collectivités territoriales. Laquelle rencontre a été rehaussée par une lettre adressée par le chef de l'Etat français aux participants. Le Président Chirac, actuellement en visite dans la République de Chine, semble prendre à coeur cette rencontre qui a lieu 5 ans après celle qui s'est tenue à Alger, en 1999. Rappelant la profondeur des relations algéro-françaises, Jacques Chirac a plaidé pour un «partenariat né d'une histoire commune, qui a connu des heures difficiles, mais qui nous ont légué cette sorte d'attrait particulier et élémentaire que, selon les mots du Général de Gaulle, nos deux peuples éprouvent l'un pour l'autre.» Il a, à ce propos, estimé que les deux pays doivent «assumer ce passé, dans toute sa complexité, dans ses conséquences humaines parfois douloureuses, pour pouvoir nous tourner résolument vers l'avenir, dans la confiance, la proximité et le respect de l'autre». Pour Chirac, les actions de coopération doivent avoir une orientation dans le sens de «soutenir et encourager cette dynamique et accélérer les mutations engagées». Les opérateurs sont invités par le président français à «travailler ensemble». Il a également soutenu l'idée selon laquelle les peuples euro-méditerranéens sont condamnés «à construire une communauté de destin». En fait, la lettre de Chirac est une invitation claire aux élus et administrateurs des collectivités locales algériennes et françaises à privilégier ce qui rassemble et construire une réelle coopération à une échelle décentralisée. Le message a été reçu cinq sur cinq par le chef de la délégation algérienne, Dahou Ould Kablia qui, dans une communication à ces 2es rencontres algéro-françaises, a mis l'accent sur le nouveau code communal, dont l'un des objectifs est justement de favoriser «la coopération internationale décentralisée». Ceci, «afin de pallier l'absence de cadre juridique codifié qui a prévalu jusque-là», a soutenu Ould Kablia qui a, en outre, indiqué qu'«une circulaire interministérielle (ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, et des Affaires étrangères) relative à ce même sujet a été élaborée par nos soins et soumise actuellement à l'appréciation du MAE avant sa prochaine signature par les deux ministres d'Etat». C'est dire donc, la volonté, côté algérien, de faire vite pour donner une suite sur le terrain aux discours de bonnes intentions des deux côtés de la Méditerranée. Cela dit, le ministre délégué aux Collectivités locales qui a jugé insuffisants les résultats enregistrés jusqu'à une période récente dans le cadre de cette coopération, a mis en exergue «l'importance de l'utilité et l'ingénierie des projets locaux à prendre en charge solidairement dans le cadre de cette coopération décentralisée». Une démarche qui implique, selon Ould Kablia «la mise en oeuvre de dispositifs d'intervention communs aux deux parties et la définition des procédures d'échange de connaissances, d'expériences, de transfert de savoir-faire, d'assistance à la maîtrise d'ouvrage». Tout un programme donc qui attend sa traduction en résultats concrets en termes de gestion de nos collectivités locales.