Un sommet des chefs d'état des pays du Sahel est également envisagé. Avec la faim, la sécheresse et le sida, le terrorisme représente l'une des menaces les plus importantes sur le continent africain. Les attentats de Nairobi et de Dar Essalam contre les intérêts américains en 1998, dévoilaient l'ampleur du phénomène. Ils portaient le sceau d'une vaste nébuleuse islamiste pilotée par le milliardaire saoudien, Oussama Ben Laden. Pour la première fois, les états-Unis étaient confrontés à l'intégrisme islamiste qui avait déjà dressé ses tentacules dans de nombreux pays, à l'instar de l'Algérie. Pendant une décennie, la tragédie algérienne était endurée à huis clos. Considéré comme une guerre civile, le génocide alors en cours était frappé de suspicion. C'est aujourd'hui seulement, alors qu'elle est engagée dans une guerre lasse contre le chef d'El-Qaïda, que Washington se rend compte du drame algérien, devenu un cas d'école. L'expérience accumulée durant une décennie, dans le cadre de la lutte contre le GIA et autre GSPC, inspire les stratèges du Pentagone. Dans son message de félicitations à son homologue algérien à l'occasion du 42e anniversaire de l'indépendance, le président G. W. Bush a salué notre pays pour son rôle précurseur dans la lutte contre le terrorisme et compte sur lui en “tant que partenaire” dans ce domaine. Sa mission est largement mise en valeur sur le continent africain où elle assure le poste de pivot. C'est à Alger, lors du Sommet panafricain de juillet 1999 que la convention africaine de prévention et de lutte contre le terrorisme a été signée. Les 12 et 13 octobre prochain, se tiendra la deuxième réunion intergouvernementale des experts de haut niveau. L'annonce a été faite, samedi, par Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, devant les assises du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA), qui se tiennent depuis le 30 juin à Addis-Abeba. Au cours de cette rencontre, il sera procédé à l'ouverture du Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme, domicilié à Alger. Selon Messahel, cette structure aura pour rôle “d'assister les états membres de l'UA dans l'organisation de la lutte antiterroriste dans leurs pays respectifs”. En tant que président du Conseil exécutif de l'UA, le ministre algérien a eu à représenter le continent noir en mars dernier auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OCDE). Des contacts pris dans le cadre du partenariat avec l'Alliance nord-atlantique (OTAN) mettent également l'Algérie en avant-plan. D'où l'appui dont elle bénéficie outre-Méditerranée et outre-Atlantique. à titre d'illustration, la traque menée par les forces de l'ANP dans le Sahara algérien contre Abderazak Saïfi, dit El-Para et son groupe, a bénéficié du soutien logistique de l'US-Army. Les militaires avaient intercepté, l'hiver dernier, un convoi du GSPC, de retour du Mali avec une cargaison d'armes. Auteur du rapt de 32 touristes européens dans le Tassili en 2003, le n° 2 du groupe salafiste serait actuellement détenu par des rebelles tchadiens. La région du Sahel étant devenue une base arrière pour les acolytes de Hassan Hattab. D'où la sensibilisation des dirigeants de ces pays à cette périlleuse intrusion. Un sommet des chefs d'état présidé par Bouteflika est également prévu en automne prochain à Alger. S. L.