Cette probabilité est envisageable dans six à huit ans. Le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil, a brandi la menace d'une éventuelle chute des prix de pétrole. S'exprimant, hier, en marge d'une cérémonie de signature d'un texte interne à la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, le ministre a affirmé «qu'une chute des prix du pétrole n'est jamais exclue». Chakib Khelil a avancé l'hypothèse d'une récession toujours possible de l'économie mondiale. Aussi, explique le ministre, une éventuelle crise économique internationale provoquerait inévitablement une régression mondiale de la demande pétrolière et donc une baisse du prix du baril d'autant plus forte que l'offre est très importante. Cette probabilité «pourrait se réaliser dans six à huit ans», a averti M.Chakib Khelil. En toute évidence, cette possible chute des prix aura un impact direct sur l'économie nationale en pleine recomposition. Pour le ministre, cela conduira tout simplement à bloquer de grands projets tels que ceux du métro et de l'aéroport d'Alger. C'est dans cette vision préventive que l'Algérie, «a pris la décision de baser son budget sur un prix de 19 dollars par baril, toutes ces dernières années», a noté le ministre indiquant que «l'Etat ne fera pas démarrer des projets qu'il ne pourra pas réaliser sur cette base de 19 dollars». Evoluant sur une courbe ascendante, les prix de l'or noir échappent aux prévisions des experts. Ces dernières 48 heures, les cours du pétrole ont atteint de nouveaux records alors que la demande grandit à l'approche de l'hiver. Le baril de pétrole Brent a dépassé hier, à Londres, le seuil des 51 dollars pour la première fois de son histoire, alors qu'en Asie, les prix franchissaient la barre des 54 USD le baril, établissant un nouveau record historique. Avant-hier, à New York, le baril de brut s'est envolé à de 53,64 USD, Il s'agit d'un nouveau record depuis le début de cotation du Light sweet crude à New York en 1983. Les déclarations de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s'est de nouveau engagée, il y a quelques jours, à accroître sa production pour rassurer le marché, n'ont rien changé à la psychose qui a gagné les investisseurs. La vigueur de la demande et les perturbations de la production continueront à soutenir les cours. Les experts expliquent ces records par la simultanéité de plusieurs événements survenus, ces derniers mois,: les incertitudes au Moyen-Orient, la situation en Irak, les inquiétudes en Arabie Saoudite, la grève au Nigeria laquelle s'est poursuivie, hier, même si elle n'a pas encore affecté la production pétrolière, la forte demande en Chine et en Inde vu la croissance économique, le cyclone Ivan qui a ravagé la côte sud des Etats-Unis le mois dernier, provoquant des perturbations dans l'approvisionnement des raffineries dépendant des champs pétroliers du Golfe du Mexique et le durcissement du conflit dans le secteur pétrolier en Norvège, une grève sur une plate-forme qui cause la perte de 55.000 barils. En revanche, les mêmes experts sont partagés sur ce que réserve l'avenir pour les cours du brut.