Les espaces piétonniers sont indûment occupés Comme à l'accoutumée, celui-ci prendra de l'ampleur à la faveur de la saison des grandes chaleurs de l'été et du Ramadhan. Déambuler la nuit ou encore faire du shopping en sortant en famille relève du parcours du combattant dans les rues et ruelles du chef-lieu de la wilaya d'Oran. Les badauds, les noctambules, ainsi que des familles peinent à se frayer un petit chemin leur permettant d'accéder facilement dans les boutiques et épiceries ou encore flâner dans le centre-ville dont les trottoirs et les espaces piétonniers sont indûment occupés par les propriétaires des cafés. Ces derniers ayant procédé à l'extension de leurs activités en lesdits passages, obstruant, au su et au vu de tout le monde, par les tables, les chaises, machines à glaces sandwicheries envahissant pêle-mêle les rues, ruelles et trottoirs, bravant tous les interdits et bafouant toutes les lois tout en dénaturant l'esthétique de la cité. Le constat est de visu perceptible dans les coins sensibles de la ville comme à la place du 1er-Novembre (ex-place d'Armes), boulevard de l'ALN (ex-Front de mer) ainsi que dans plusieurs coins de la ville, en l'occurrence l'avenue Loubet, Max Marchand, Bel Air, les Castors, Usto, Haï Sabah, Akid Lotfi, Canastel, Courbet, Gambetta, Maraval, Cité Petit, Yaghmouracen, Sidi El Houari, Plateau, El Hamri, les Hlm, Es Sedikia et pratiquement dans plusieurs quartiers, chics ou populaires. Cette situation est de facto provoquée par les services techniques des APC qui, en voulant enfler leurs caisses, ont créé des encombrements rendant difficile la marche pédestre en louant anarchiquement, loin de toute étude, des espaces entiers pour une période d'un mois contre la modique somme avoisinant 1800 DA. Le même constat est à relever dans la commune d'Es Senia. Le squat des trottoirs et autres espaces publics a pris des proportions inquiétantes durant ce mois de Ramadhan. En effet, après les locaux de fortune et autres commerces informels, c'est au tour des gérants de cafés et crémeries de prendre possession de tous les espaces publics, pour y garnir tables et autres chaises. Le commerce informel revient en force! Certaines artères et boulevards sont devenus de grands bazars à l'air libre défiant toute loi. Profitant des grandes chaleurs de cette période caniculaire, les commerçants de cafés profitent de cette occasion pour gonfler la recette et ne s'inquiètent guère de l'espace réservé au piéton. A à Es-Senia-ville, à proximité du siège de la BNA, les espaces publics et trottoirs sont squattés par des pseudos commerçants proposant toutes sortes de produits. Où est l'autorisation d'occuper ces espaces et autres trottoirs? Une tournée au niveau de différents points dans les localités importantes d'Es-Senia, Sidi Chahmi, El Kerma, Bir El Djir, Aïn El Turck, Arzew, Gdyel confirme l'absence totale des services devant mettre à plat la truanderie commerciale qui s'exerce par des jeunes se disant être victimes de la conjoncture, en l'occurrence le défaut de l'emploi. Les contrôleurs des services commerciaux ont dressé près d'une vingtaine de procès-verbaux accablant des commerçants qui se sont opposés aux recommandations des contrôleurs de se soumettre à la réglementation. Ces contrôleurs ont, dans plusieurs marchés qu'ils ont inspectés, été victimes d'insultes et parfois d'agressions physiques. Par ailleurs, 500 autres procès-verbaux ont été dressés contre les vendeurs et commerçants contrevenants. Dans le tas plusieurs infractions ont été relevées comme l'absence d'hygiène, commercialisation des produits alimentaires à la date limite de la péremption, exercice du commerce sans registre du commerce. Le commerce informel ne cesse de gagner du terrain dans une wilaya qui continue à se chercher sur tous les plans. Ce phénomène est-il motivé par l'indulgence ou la passivité des services commerciaux locaux devant coordonner leurs efforts en vue de juguler le commerce informel, assénant un coup dur à l'économie nationale? Aucun des responsables des deux entités n'arrive à apporter une réponse à la hauteur de l'événement, à savoir la recrudescence fulgurante du phénomène du commerce informel durant ce mois de Ramadhan. Le Trésor subit des pertes sèches pendant que les commerçants investissent dans l'informel, occupant illégalement des coins stratégiques, engrangeant des dividendes se comptant en plusieurs millions de dinars. Les touristes et les Oranais, adeptes de la beauté de la cité, assistent impuissants au greffage à la fois morbide et pathologique de tous les phénomènes ne contribuant sûrement pas à la bonne notoriété de la ville qui postule pourtant à se tailler le titre de métropole méditerranéenne. Le laisser-aller constant conjugué à la passivité des responsables locaux font de la ville une cité qui se dégrade sur tous les plans. A quand la prise de conscience? À qui se plaindre? Aucune institution ne semble s'intéresser à la grande invasion commerciale à l'oranaise. Malgré l'image désolante qu'offre cette situation, les municipalités, premières instances concernées, se trouvent-elles dans l'incapacité de prendre l'initiative ne serait-ce que pour atténuer le phénomène? Le juguler est utopique. Comme à l'accoutumée, celui-ci prendra de l'ampleur à la faveur de la saison des grandes chaleurs de l'été et du Ramadhan. Les obstructions des espaces piétonniers sont perceptibles un peu partout. Ce tohu-bohu ne se fait pas à l'insu des responsables locaux. «Il n'y a eu aucune délivrance d'autorisation d'exploitation des trottoirs à des fins commerciales», apprend-on auprès des services municipaux en charge de la problématique. De plus, toute volonté d'exploitation commerciale des espaces piétonniers doit passer par le dépôt de dossier par le concerné auprès du service des activités économiques relevant de la commune. Le contraire est traduit par l'anarchie ambiante et le désordre entier qui règnent dans la quasi-totalité des 26 localités composant la deuxième capitale du pays, El Bahia, Wahrane. .