Les accès des marchés couverts sont obstrués et envahis par des dizaines de marchands durant les trois mois de la saison estivale. Le ministère du Commerce vient de lancer, via des textos SMS, une campagne de sensibilisation à travers laquelle il incite les populations locales à éviter l'achat des denrées alimentaires mises dans des emballages ouverts, déformés ou abîmés. En plus de cette mise en garde, nos marchés répondent-ils réellement aux conditions et règles d'hygiène et commerciales exigées par la réglementation? Une question qui ne trouve par de réponse appropriée étant donné que le phénomène du commerce informel est à son paroxysme. Les consommateurs, eux, continuent à revendiquer les meilleures conditions de vente, tandis que les commerçants persistent et signent que leur logique de vente est de proposer des produits alimentaires hautement sensibles, sans se soucier des conditions d'hygiène. Cela se passe au moment même où les services en charge de la lutte contre la tricherie commerciale se disent pleinement et entièrement mobilisés dans leur besogne, en traquant tous les fraudeurs. La saison des grandes chaleurs est à son deuxième mois. Tous les coups sont, pour ainsi dire, permis. Des commerces de toutes sortes, ont, vu la circonstance, pousse un peu partout dans les coins et recoins des plages et des villes. Les estivants et les touristes en quête de rafraîchissements, glaces, boissons gazeuses et autres produits alimentaires se rabattent sur les commerces les plus proches. Dans ce cas de figure, un phénomène est à relever, ces commerçants, qui ne sont pas tous autorisés à exercer une activité réglementée, deviennent difficiles à contrôler puisqu'ils s'évaporent dans la nature dès que les contrôleurs des services communaux d'hygiène et ceux de la DCP font leur apparition. Le commerce informel a pris de l'ampleur et ce, dans un espace de temps très réduit. La commune d'Oran recense, à elle seule, une trentaine de marchés couverts. Ces espaces ne sont pas, eux aussi, épargnés par ce phénomène. En effet, les trottoirs et les accès de ces marchés sont squattés par le commerce informel durant les trois mois d'été. Un problème, vraisemblablement insoluble se pose tandis que les responsables locaux continuent à observer la politique de «l'autruche», pourvu que cela n'entraîne pas le chahut dans la cité. La santé du consommateur et le Trésor national subissent d'importants préjudices. Le commerce informel, qui est devenu phénoménal, est légitimé par la situation sociale de ces hommes et jeunes garçons qui ne trouvent rien de mieux à faire pour répondre aux besoins de leurs familles que d'exercer l'activité commerciale, ne serait- ce que pendant la saison où la demande est accrue. «Ils sont conscients de notre situation sociale, ces contrôleurs ne nous posent pas trop de questions lorsqu'ils nous surprennent», a indiqué Mohamed, commerçant de conjoncture qui s'est établi à quelques pas de la plage des Andalouses. Sur un autre registre, les marchés d'Oran ne sont pas totalement propres. Tout compte fait. Consommer un produit périssable acheté au marché des Aurès (ex-La Bastille) peut mener le client à une intoxication certaine. Boire de l'eau douce (ma hlou) vendue par les colporteurs dans des conditions d'hygiène déplorables, peut prolonger la durée d'hospitalisation du malade. En dépit des sorties incessantes, inopinées et programmées des services en charge de la lutte contre la tricherie commerciale, la situation est restée sans grand changement. En somme, le diktat imposé par des commerçants se conjugue avec la passivité des services devant juguler toute forme de truanderie commerciale.