Les escarmouches qui ont éclaté aux frontières entre le Polisario et les Farm auraient fait deux morts parmi les Marocains. Le Maroc, décidément, ne sait plus sur quel pied danser, ni quel discours tenir, face à la détermination internationale d'appliquer coûte que coûte le plan Baker portant autodétermination du peuple sahraoui. A la suite de l'échec de ses multiples offensives diplomatiques, et affaibli par le mémorandum algérien soutenu par 42 importantes nations, il tente à présent de souffler le chaud et le froid. Une escarmouche, véritable celle-là, aurait ainsi eu lieu la semaine passée dans la région de Smara entre des soldats du Front Polisario et des éléments des forces royales marocaines. Deux de ces derniers auraient trouvé la mort non loin du fameux «mur». Il aura fallu une réunion au sommet entre les dirigeants militaires de la Rasd et du Maroc pour que les esprits s'apaisassent enfin, et que le pire n'advint pas. Il n'empêche, comme le confirment de nombreuses sources concordantes, que le Maroc, qui sait que le mandat de la Minurso (forces d'interposition onusiennes) expire très bientôt, s'est déclaré en état d'alerte militaire maximum au niveau de ses frontières est. Il recherche même par tous les moyens le conflit armé avec notre pays. Comme il nous a été permis de le découvrir dimanche soir, ce pays, qui fait face à une terrible crise sociale, économique, politique et sécuritaire, n'a pas trouvé mieux que le déclenchement d'une guerre en vue de tenter de sauver son trône chancelant. Classique, la formule a déjà fait ses preuves pour de nombreux souverains et chefs d'Etat ayant horreur du verdict des urnes ou, pire, celui de l'histoire. Or, pour le cas de ce royaume, l'aveu que le terrorisme islamiste risque d'y provoquer des ravages après y avoir été soutenu contre notre pays, vient bel et bien de la restructuration des forces de police de sa majesté d'une manière rappelant étrangement ce qui s'est passé en Algérie dans le courant des années 90. Il est vrai que la méthode algérienne de lutte antiterroriste fait école partout dans le monde. Dans le même temps, le Maroc, qui doit deviner que son plan velléitaire a toutes les chances de tomber à l'eau, s'évertue à multiplier les appels du pied en direction de ce qu'il appelle ses «provinces du Sud», et qui ne sont en fait que les parties illégalement occupées de la Rasd (République arabe sahraouie et démocratique). Ainsi, pas moins de 7,2 milliards de dirhams dans le cadre d'un programme de développement économique qui n'est pas sans rappeler, lui non plus, le plan de Bouteflika pour l'Algérie et dont les fruits commencent à se faire jour. Le Maroc, piégé de toutes parts, isolé partout dans le monde, coupé même de ses soutiens et relais traditionnels, recourt en dernier ressort à la politique du bâton et de la carotte en tenant d'une main un fusil et de l'autre des billets de banque. Pendant ce temps, le processus de décolonisation pacifique de ce pays poursuit inexorablement sa route...