Le président du MSP Abderrazak Makri Au moment où l'opposition voulait forcer la main au pouvoir pour accepter ses conditions, le geste de Makri est perçu comme un chèque à blanc. La Cnltd est en colère. La Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique n'a pas caché son mécontentement sur la rencontre qui a regroupé le président du MSP Abderrazak Makri et le directeur de cabinet à la présidence, Ahmed Ouyahia mercredi dernier. Les partenaires de la Cnltd reprochent au patron de MSP d'avoir pris la décision de manière individuelle sans consulter la coordination. Même si ce dernier soutient qu'il a pris la décision au nom du parti, il n'en demeure pas moins qu'il est un élément et partenaire actif dans la coordination. Pour les membres de la Cnltd et de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition, la question les concerne en premier lieu, puisqu'il s'agit de renouer le dialogue ou non avec le pouvoir. Se référant à la plateforme de Zéralda qui constitue un accord politique entre les différents partenaires, la Cnltd et l'Isco estiment que Abderrazak Makri n'a pas respecté le principe de celle-ci. Malgré le fait que le patron du MSP a fait part à Ouyahia de cette plateforme, le pôle de l'opposition estime que la rencontre qui a regroupé le président du MSP et le directeur de cabinet de la présidence n'engage en aucun cas leur Coordination. Il faut rappeler que la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique a toujours été sceptique par rapport à l'initiative de l'ouverture de dialogue lancée par le patron du MSP. Avec sa récente sortie, Abderrazak Makri vient d'aggraver les choses et de refroidir ses relations avec ses partenaires de l'opposition. Au moment où l'opposition voulait forcer la main au pouvoir pour accepter ses conditions, le geste de Makri est perçu comme un chèque à blanc. Une chose que refuse de cautionner les partis farouches de l'opposition. D'ailleurs, malgré les appels réitérés de part et d'autre ces derniers campent sur leur position. Après le chef de l'Etat, le directeur de cabinet à la présidence et secrétaire général du RND, a tendu la main à l'opposition pour l'ouverture d'un dialogue serein. «Notre position est claire. Notre référence pour le dialogue est la plateforme de Mazafran. Nous sommes pour une transition démocratique négociée avec toute l'opposition. Nous sommes contre les négociations individuelles», a estimé Amar Khababa, représentant du FJD à l'Icso qui a rappelé que la plateforme a été élaborée par un groupe de partis et de personnalités. Pour lui, «si le pouvoir a la volonté de dialoguer autour de cette plateforme, il sera le bienvenu». Le porte-parole d'Ennahda, Mohamed Hadibi reconnaît que le dialogue est une nécessité mais refuse d'être exploité par le pouvoir pour arriver à ses fins. «On n'est pas contre le dialogue parce que c'est la seule solution. Mais un dialogue où l'opposition sera utilisée pour l'agenda du pouvoir est inacceptable, on le refuse», a-t-il martelé en clamant «qu'il faut un dialogue selon des règles claires qui aboutit à une feuille de route pour sortir de la crise et redonner la parole au peuple algérien».