D'autres mesures seront prises en fonction de l'évolution des choses, selon ce syndicat. Les praticiens spécialistes de la santé publique, en grève depuis lundi, comptent passer à une autre étape à partir de la semaine prochaine. Face à ce qu'ils qualifient de «campagne de désinformation» du ministère de la Santé, le syndicat du secteur (Snpssp) a décidé, hier de recourir à l'organisation de sit-in à l'intérieur des structures sanitaires de toutes les wilayas du pays, et ce à compter de dimanche prochain. L'annonce en a été faite, hier, par le président du Snpssp, le Dr Yousfi, dans une conférence de presse organisée au siège du syndicat. «D'autres mesures seront prises en fonction de l'évolution des choses.» Pour le moment, les contacts semblent rompus avec la tutelle. De son côté, le syndicat se dit «prêt» à un «dialogue responsable», jetant la balle au département de Redjimi qui, «au lieu d'oeuvrer pour désamorcer la crise, s'enlise dans la manipulation». Répliquant sur la déclaration du ministre estimant que la grève est illégale, le conférencier précise tout d'abord que «ce n'est pas ce genre de déclarations qui va améliorer la situation». Le Dr.Yousfi défie: «Le préavis de grève a été envoyé le 10 octobre aux différentes administrations concernées», et d'ajouter que la réaction de la tutelle, démontre «l'état de dysfonctionnement très important qui règne au niveau du ministère». Evoquant la grève, l'orateur explique que «les praticiens de la santé publique sont déterminés plus que jamais, à mener jusqu'au bout ce mouvement, surtout après le communiqué du ministère, rendu public, lundi». Preuve en est «le taux de suivi a atteint plus de 90%». «Des secteurs qui n'ont pas adhéré à la grève, se sont ressaisis à partir de la deuxième journée, malgré les intimidations du ministère», atteste-t-il. Ce dernier a rebondi encore une fois sur la question des retraits de salaires, décidés à la faveur de la nouvelle circulaire du 5 octobre, pour préciser que les médecins spécialistes « sont prêts » à assumer les répercussions financières d'une telle décision. Dans un autre chapitre, Yousfi a affirmé que le ministère a l'intention de recourir à des spécialistes étrangers pour «remplacer les grévistes». «Mission impossible» estime-t-il, «sachant que nous enregistrons actuellement un manque de plus de 4500 spécialistes». Notons qu'actuellement, 100 médecins spécialistes étrangers sont déjà sur le terrain. Ces derniers sont, dans leur majorité, des Cubains ou des Chinois. Le Snpssp stigmatise cette tendance à marginaliser les compétences nationales. «Si le pays n'a pas les moyens financiers nécessaires comme on le prétend, comment expliquer dans ce cas de figure, le recours aux étrangers qui coûte dix fois plus cher au Trésor public», conclut le conférencier.