Après la suspension de la grève du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) et ce, suite à une décision de justice, les syndicats autonomes, sous la houlette du Comité national des libertés syndicales, ne comptent pas baisser les bras devant ce qu'ils qualifient d' «atteinte aux libertés syndicales». Des actions de protestation sont, en effet, programmées pour les tout prochains jours, à en croire le Dr Besbas, porte-voix du syndicat. L'on parle déjà d'un «meeting social national» qui sera organisé le 25 de ce mois à Alger. Cela dit, cette action est conditionnée, dit-on, au Snpssp par l'attitude des pouvoirs publics envers leurs revendications. «Il faudra attendre la réaction des pouvoirs publics vis- à-vis de la demande qui sera transmise dans un futur proche aux instances concernées», précise à ce propos le Dr Besbas. Or, il est clair que les manifestations de rue sont systématiquement interdites par le ministère de l'Intérieur. Devant cet état de fait, le Comité national des libertés syndicales, initiateur de la marche, ne compte pas franchir la ligne rouge. «En cas de refus, nous devons revoir notre feuille de route», a-t-on indiqué en guise de réponse. «C'est là d'ailleurs le dommage. Car, la protestation de rue ainsi que la grève qui est un droit indiscutable consacré par les lois de la République constituent l'ultime recours», a-t-on renchéri. Parallèlement, scandalisés par le verdict du tribunal prononcé à l'encontre des praticiens spécialistes, neuf syndicats mèneront une campagne de sensibilisation pour «prévenir l'opinion publique d'une dégradation de la situation des droits syndicaux en Algérie». Une pétition sera à cet effet ouverte aux citoyens afin, dit-on, «de dénoncer collectivement les dernières mesures prises par le gouvernement». Une démarche qui, selon le président du Snpssp M.Yousfi, s'inscrit «à contre-courant des lois de la République, sachant que le droit à la grève est reconnu par la Constitution algérienne et la loi syndicale 90-02 et notamment son article 32». Il est à signaler que des réunions cycliques regrouperont les syndicats de la santé afin d'examiner la situation et le déroulement des évènements. Le Snpssp qui suspend la grève en respect à la décision de justice, menace de rebondir encore. «Nous respectons le verdict du tribunal, mais nous rebondirons certainement», a affirmé le Dr.Yousfi.