Selon M. Laskri, le FFS «a dépassé» la période de crise. Le FFS a réuni son conseil national extraordinaire, jeudi, au siège du parti. Un conseil qui intervient, notons-le, quinze jours après la désignation officielle d'Ali Laskri à la tête du secrétariat national. A l'occasion de cette première réunion, le plus vieux parti de l'opposition a dressé un tableau noir de la situation politique et socio-économique du pays. «L'Algérie connaît une situation des plus confuses, caractérisée par une décomposition avancée de l'Etat et une absence de perspectives de sortie de crise», note le communiqué final. Au plan politique, la situation se caractérise par , «la négation du politique». Avec un ton très explicite, le FFS accuse le pouvoir d'oeuvrer pour la destruction de l'opposition effective, «en particulier le FFS». Autrement dit, le parti désigne le pouvoir comme premier responsable de la crise qui le frappe de plein fouet. Décrivant l'atmosphère qui règne actuellement dans le pays, le conseil national évoque une situation de «non-Etat», «non-droit» et de «non-guerre», «subie par toute la société brimée par les injustices et les violences extrêmes». L'actualité oblige, le conseil national est revenu sur les évènements de Ghardaïa. Sur ce sujet, l'on rappelle que le parti est cité comme l'un des instigateurs du mouvement de protestation qui s'est élevé dans la région depuis plus d'une semaine. Un mouvement suivi par l'arrestation de jeunes et militants des droits de l'homme qui écopent, pour une partie d'entre eux, de peines de prison ferme prononcées, mardi, par le tribunal de la ville. Le FFS rejette ces accusations et parle «(d') une atteinte massive et acharnée aux droits de l'homme», qui a pour but «l'étouffement de toute contestation citoyenne pacifique». Au plan économique, le FFS stigmatise les discours «triomphalistes» des tenants du pouvoir destinés à la consommation internationale vantant la stabilité et la croissance économique. «Ce n'est qu'un leurre de plus qui cache mal leur légitimité» La réalité, c'est cet «appauvrissement grandissant de pans entiers de la population touchée de plein fouet par la misère et la mal-vie».C'est aussi une politique ultra- libérale du régime, «menée au rabais sans débat national et avec la complicité des partis au Parlement et du syndicat». Sur un autre chapitre, l'on précise que le nouveau secrétaire national a présenté, hier, comme le prévoit le règlement intérieur du parti, son plan d'action. Contacté par nos soins M.Ahmed Laskri a précisé que ce plan contient les «priorités du parti». Parmi lesquelles on retrouvera bien sûr, la conférence d'audit qui aura lieu avant la fin de l'année. Un rendez-vous important qui sera une occasion pour le FFS d'analyser son bilan d'activité de ces cinq dernières années. La conférence sera la dernière ligne droite avant le congrès du parti prévu durant le premier semestre 2005, lequel marquera le retour du président, M.Hocine Aït Ahmed. Selon M.Laskri , le FFS «a dépassé» la période de crise. Preuve en est «la présence de tous les cadres du parti qu'on dit opposés, à l'occasion de l'anniversaire du parti célébré le 30 septembre». Laskri parle même «(d') harmonie» au sein du parti. Par ailleurs, selon notre interlocuteur, la liste de la nouvelle équipe du secrétariat national sera dévoilée à l'occasion d'un conseil national extraordinaire qui aura lieu dans quinze jours. Notant que cette liste aurait été à l'origine du désaccord survenu entre M.Bouhadef et le président du parti, ce qui a amené le premier à claquer la porte un mois après sa désignation au poste de secrétaire national.