L'extradition d'El Para coïncide avec la lettre que Ben Laden a adressée au peuple américain. Le porte-parole du département d'Etat américain, Richard Boucher, a salué la nouvelle de l'extradition de la Libye vers Alger du chef terroriste, Amari Saïfi dit Abderezzak El Para. «Nous accueillons avec satisfaction la nouvelle provenant des autorités algériennes sur l'extradition d'El Para» a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche lors d'un briefing avec la presse, vendredi, à Washington. La traque, la capture puis l'extradition de ce terroriste «démontrent l'engagement de plusieurs pays de la région à travailler ensemble dans le cadre de la lutte antiterroriste» s'est félicité le porte-parole du département d'Etat. M.Boucher s'est également réjoui de la coopération de la Libye dans cette affaire. «Nous sommes satisfaits que plusieurs pays, notamment la Libye, aient coopéré dans cette affaire pour qu'El Para soit remis aux Algériens afin d'être traduit en justice», a ajouté M.Boucher. La capture de l'un des terroristes les plus recherchés dans le monde, sonne le glas d'une cavale qui dure depuis mars dernier. Sans rançon ni effusion de sang, les autorités algériennes viennent d'enregistrer un grand coup sécuritaire à travers cette extradition. De ce fait, si le suspense est finalement levé sur le sort de l'un des terroristes les plus célèbres au monde depuis les attentats du 11 septembre, une autre page sera ouverte en termes d'informations sécuritaires. Aussi l'intérêt que Washington porte à cette affaire s'avère d'une grande importance. De par sa position de n° 2 du Gspc, proche de Zawhari, le lieutenant de Ben Laden dans la zone sahélo-saharienne et donc directement lié à la nébuleuse Al Qaîda, El Para détient des informations d'une haute importance en termes sécuritaires. Encore plus importante, l'extradition d'El Para intervient au moment où le chef du réseau Al Qaîda, Oussama Ben Laden, s'est manifesté dans une lettre adressée au peuple américain à deux jours de l'élection présidentielle. L'ennemi juré de Washington s'est montré encore plus menaçant et promet des attentats plus sanglants. Selon Ben Laden, les événements du 11 septembre sont une réponse aux injustices américaines, parmi lesquelles les millions de bombes déversées sur les enfants d'Irak. La diffusion de ce message est intervenue alors que le département d'Etat américain a indiqué, vendredi, qu'il existait une menace d'attentats la semaine prochaine, contre des hôtels de Doha fréquentés, notamment par des Américains. Rappelons enfin que le n°2 de la hiérarchie militaro-terroriste du Gspc, Amari Saïfi, connu sous ses noms de guerre Abderrezak El Para et Abou Haydara, a été remis aux autorités algériennes suite à de longues tractations diplomatiques entre Alger, N'Djamena et Tripoli. Il fuyait la traque des services de sécurité algériens depuis l'affaire des touristes européens enlevés dans le Sud algérien en 2003. Il a été derrière l'attentat, en 2002, qui a coûté la vie à 40 membres des forces spéciales algériennes. La Libye, chargée de mission par Alger, a joué le rôle d'intermédiaire pour convaincre le mouvement d'opposition armé tchadien dans le désert du Tibesti, le Mdjt, de remettre le prisonnier aux autorités algériennes.