Entre les mois de juin et septembre 2004, quelque 50 dossiers ont été déposés par les familles de disparus auprès de la Cncppdh. Les familles de disparus ont tenu à marquer le 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération par l'organisation, hier, lors d'un rassemblement devant le siège de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh). Plusieurs personnes se sont agglutinées devant l'entrée de l'institution, criant à se briser la voix pour la libération de leurs enfants enlevés voilà maintenant une dizaine d'années. Et ce n'est pas les indemnités proposées par les autorités qui les feront fléchir ou abdiquer. «Nous demandons à ce que la vérité et la justice soient rendues» a souligné la présidente de l'association SOS disparus, Mme Fatima Yous. Cette dernière nous a déclaré que jusqu'à présent, pas moins de 5000 dossiers ont été déposés sur le bureau du président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection et des droits de l'Homme, M.Mustapha Farouk Ksentini qui «a promis de trouver une solution à notre dilemme qui dure plus de 12 ans, mais jusqu'à aujourd'hui, on ne voit rien pointer à l'horizon. On ne demande pas la lune, mais juste la vérité sur le devenir de nos enfants enlevés par les forces de l'ordre». Entre les mois de juin et septembre 2004, quelque 50 dossiers ont été déposés par les familles de disparus auprès de la Cncppdh. Et ce nombre est extrêmement infime comparativement à celui dont fait état SOS disparus, 18.000 personnes enlevées. «Qu'on fasse la lumière sur les différents charniers de la Mitidja, de Médéa, de Blida...et qu'on nous dise ce que nos enfants sont devenus», crie Mme Yous, à l'adresse de la presse nationale et étrangère qui était présente. «Nous avons participé à la guerre de Libération, moi-même j'y ai non seulement lutté activement mais participé dans la campagne électorale du président Bouteflika, et c'est ainsi qu'on me récompense? Est-ce ainsi qu'on remercie les familles de disparus qui ont, pour la majorité, voté pour Bouteflika» souligne Mme Amari, mère d'un disparu et ancienne moudjahida. Elle a tenu à dénoncer la réconciliation nationale prônée par le chef de l'Etat qui «ne fait profiter qu'aux seuls repentis qui ont mis le pays à feu et à sang». Concernant la question des charniers, plus précisément celui découvert dernièrement à Larbaâ, dans la région de Blida, Mme Yous a déclaré qu'aucune information n'a filtré à ce propos. Pourtant, les autorités ont promis de procéder à l'identification des corps en utilisant les tests ADN.