Le consommateur oranais continue de courir les marchés mais sans mettre la main sur cette denrée. Le prix de la viande fraîche continue de flirter avec les cimes et cette situation risque de durer longtemps en l'absence des apports «promis» d'Europe. Le consommateur oranais, alléché par le tapage fait autour de cette campagne d'importation, continue de courir les marchés mais sans mettre la main sur cette denrée pourtant reçue par les services de l'Office régional des viandes de l'Ouest (Orvo). Des sources de la Direction de la concurrence et des prix et d'autres de la direction de l'agriculture affirment que l'Office a reçu la semaine dernière près de 2 tonnes de viande fraîche importée. Cette quantité est jugée infime par nos sources qui affirment qu'il faudrait un apport hebdomadaire de près de 20 tonnes pour espérer inverser la tendance, toujours à la hausse, de la viande fraîche actuellement mises sur le marché. Nos sources ont affirmé que la quantité reçue a été cédée aux opérateurs agréés qui ont respecté les clauses du cahier en matière d'emballage, de conditionnement ou de marge de cession. A titre d'exemple, les revendeurs ne se sont octroyés qu'un bénéfice de 30 DA sur les viandes achetées à 450 DA le kg. Des équipes de la Direction de la concurrence et des prix en mission d'inspection sur le terrain ont constaté que cette marchandise a été écoulée par des bouchers de la rue des Aurès, ceux des marchés de Saint-Eugène, petit ou encore M'dina Jdida. «Dans l'ensemble, les revendeurs ont respecté les règles définies par le ministère de l'Agriculture», affirment nos sources. Toutefois, ces dernières restent sceptiques quant à l'impact d'une telle opération sur les prix des viandes fraîches locales. Le volume des quantités mises sur le marché à Oran ne pourra pas influer sur la tendance à la hausse des prix actuellement constatée. «Si le volume des importations est gardé en l'état actuel, la mesure prise par le ministère de l'Agriculture d'autoriser l'importation des viandes n'aura aucun effet sur un marché marqué par l'hégémonie des maquignons et autres intermédiaires qui alourdissent les prix de cession», affirme une source de la DCP. Les appréhensions du consommateur et de la DCP de voir ces produits soumis au diktat des spéculateurs sont grandes. C'est pourquoi affirment des sources il faudrait un contrôle en amont et en aval pour ne pas permettre à des intermédiaires de parasiter les circuits de distribution. Des sources du port d'Oran ont affirmé quant à elles, qu'un arrivage à partir d'Europe est prévu pour la semaine prochaine. «Il pourra doper l'offre et permettre ainsi la mise en branle du processus décidé par le ministère de l'Agriculture». Toutefois, le risque de voir des brebis galeuses dévoyer cette opération est grand sachant que plusieurs bouchers ont été «alpagués» par les brigades de la DCP, pris la main dans le sac trichant sur la qualité et sur les prix. Plusieurs faisaient souvent décongeler des viandes surgelées pour les revendre comme fraîche sous forme de viande hachée ou encore de charcuterie. Mercredi dernier, 20 conteneurs chargés de viande surgelée importée d'Italie ont été déchargés au port d'Oran. Cette quantité, environ 40 tonnes, pourrait servir les intérêts de certains spéculateurs qui pourraient l'utiliser comme écran pouvant cacher des tentatives d'accaparement des viandes fraîches importées. «Nos équipes sont vigilantes pour réprimer toute forme de spéculation mais le consommateur, aussi, doit savoir défendre ses droits», dira un enquêteur de la DCP. Mais pour le commun des consommateurs, son esprit reste taraudé par la question ; mais où sont donc passées les viandes fraîches importées?