L'union a fait la force des sidérurgistes qui ont sommé la direction du complexe de prendre en charge la totalité de leurs revendications. Ne reconnaissant pas la légitimité et la légalité de Amouri Noureddine, désormais ex-secrétaire général de l'entreprise ArcelorMittal - Annaba, plus de 15 000 employés de l'entreprise ont, dans une assemblée générale, tenue, hier décidé à l'unanimité et à main levée, la dissolution du bureau syndical et la destitution définitive de son SG, avons-nous constaté sur place. Par ailleurs, le même groupe de salariés a revendiqué la nomination une seconde fois de Daoud Kechichi à la tête de la «Barala», bureau syndical, destitué à son tour dans des conditions jugées par les travailleurs d'ambigües. Dans un bain de foule et une furie inégalée auparavant, reflétant le ras-le-bol des travailleurs, qui ont revendiqué vivement Daoud Kechichi leur porte-parole officiel, avec un vote sur place. «Kechichi président» ont scandé les sidérurgistes, avant de crier à l'intention tant de la direction générale que de ceux qu'ils qualifient «d'opportunistes et magouilleurs» «nous n'accepterons aucune négociation sans la présence de Kechichi, lui, qui s'est toujours battu pour les acquis socioprofessionnels des travailleurs de toutes unités de productions confondues». Prenant la parole en tant que représentant temporaire des employés du complexe, Kechichi n'a pas omis tout autant que l'ensemble des travailleurs à récapituler la situation prévalant au sein du complexe, notamment depuis que l'ex-bureau syndical à sa tête Amouri Noureddine avait été imposé par l'Ugta, l'Union locale et le bureau de wilaya. Et avait, rappelons-le, fait l'objet de trois retraits de confiance consécutifs par les travailleurs. «Nous savons tous comment Amouri avait été placé à la tête du bureau syndical du complexe, quels enjeux garantissait-il et au profit de qui», a dit Kechichi. Ce dernier a, dans ce sens mis en exergue des personnes influentes au sein du Parlement. S'agissant des doléances à l'origine de cette zone de turbulences que traverse le complexe depuis le mois d'avril de l'année en cours, le représentant des travailleurs d'ArcelorMittal - Annaba a, avec la bénédiction des salariés fixé une date butoir à la direction générale quant à la satisfaction de toutes les revendications sans exception aucune. C'est dire que les agissements du partenaire étranger, n'ont en toute vraisemblance laissé aucune alternative pour traiter étape par étape les différents points de revendications, avec les représentants des travailleurs. Rémunérant les points de la plate-forme revendicative, il est fait état, comme apporté par le porte-parole des sidérurgistes, de l'organigramme, des fiches de poste, le pacte de la stabilité sociale, dont les closes n'ont pas été concrétisées par la direction générale du complexe. Aussi dans son intervention devant les travailleurs et en présence d'un huissier de justice, Daoud Kechichi a parlé sévèrement du plan d'investissement global. Un point sur lequel il a interpellé les sphères concernées, le chef de l'Etat, la tutelle et la centrale syndicale (Ugta), les mettant en garde contre les comportements des zones d'ombres, qui cherchent à brouter dans les fonds de cet investissement de taille. «Tout ce qui se passe dans le complexe avec la complicité des traîtres qui ont vendu sans scrupule les droits des travailleurs, pour permettre au partenaire bradeur de notre entité de s'approprier les fonds du plan d'investissement global qui est de l'ordre de 720 millions de dollars», a-t-il dit. Et d'ajouter sans omettre de parler de la situation du statut de la zone chaude, ainsi que les 15.000 employés partis en retraite, dont leurs enfants bien qu'ils soient en chômage, mais la direction s'obstine à ne pas procéder à leur recrutement d'office, à la place de leurs parents comme le stipule la loi. Tous ces points et d'autres comme la convention collective, les PRI, PRC, le règlement interne sont désormais la plaie béante, que la direction du partenaire étranger n'a pas soignée à temps, pour éviter cette situation conflictuelle, aujourd'hui au risque d'un arrêt général de toutes les unités de production du complexe. Si l'on considère la main forte et le soutien inconditionné prêté par l'ensemble des travailleurs d'El Hadjar, avec les travailleurs d'Ampta ex-TSS. S'agissant du licenciement de Farel et Atil représentant respectivement le bureau syndical d'Ampta et le comité de participation, Kechichi au nom de tous les travailleurs présents lors de l'AG a dit: «Nous mourrons avec nos collègues de l'ex-TSS et nous veillerons pacifiquement à ce que la levée de l'interdiction quant à l'entrée au complexe des deux représentants Lotfi Fareh et Abdelghani Atil, s'effectue juste après la fin de l'assemblée générale. Avant d'engager leur marche devant l'entrée principale du complexe d'El Hadjar, pour faire entrer les deux damnés de la direction générale d'ArcelorMittal - Annaba, les travailleurs ont convenu d'un accord commun de tenir chaque jour un sit-in devant le bureau syndical de l'entreprise «El Baraka», pour éviter que le désormais ex-secrétaire général de l'usine ne s'aventure à se rendre dans le bureau. Et ce, en attendant une assemblée élective par l'Ugta, l'Union locale et le bureau de wilaya en l'occurrence à l'effet de désigner un nouveau secrétaire général du bureau syndical de cette entreprise secouée, depuis la signature du contrat de partenariat par de sempiternels conflits. Au moment où nous mettons sous presse, les deux représentants des travailleurs d'ArcelorMittal Pipes and Tubes Algérie Ampta ont fait une entrée glorieuse au complexe sous les yeux d'un dispositif d'agents de sécurité de la SGS, déployé par la direction d'ArcelorMittal. Un dispositif missionné également pour empêcher les journalistes d'accéder au complexe.