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"La révolution, comme Saturne, dévore ses propres enfants" (1re partie)
Publié dans L'Expression le 22 - 08 - 2015

«Le fait de poser cette question près de quarante ans après la tenue de ce congrès me paraît sidérant. Autant soulever la même question sur le rôle du 1er Novembre 1954. Pas d'anathèmes! Accuser à tout bout de champ de trahison, c'est ce genre de retours destructifs au passé qu'il faut éviter.» Hocine AIT-AHMED
C'est l'écrivain, dramaturge et révolutionnaire allemand Georg Büchner qui avait dit que «la révolution, comme Saturne, dévore ses propres enfants». Cette réplique lourde de sens a fusé, pour la première fois, dans La mort de Danton, un drame historique que l'auteur avait dédié à une des péripéties de la Révolution française. Plus proche de nous, la Révolution russe a connu, dès les lendemains de la mort de Lénine, la condamnation de Léon Trotski, son bannissement, son exil suivi de son assassinat par Staline. Etant déjà passée par ce mécanisme intérieur à toute révolution, l'Algérie suscite aussi réserves et suspicions à telle enseigne que les interrogations qui en découlent ne sont pas sans provoquer l'ire des militants de la première heure. La calomnieuse campagne menée contre Abane Ramdane et le congrès de la Soummam en est une parfaite illustration. Des assises diversement appréciées quand elles n'étaient pas vouées aux gémonies à l'instigation de certains pays frères dont la volonté d'instrumentaliser quelques représentants du Mouvement national n'avait pas été sans engendrer des situations inextricables. Les récentes levées de boucliers orchestrées par des milieux connus pour leur indéfectible attachement à la prééminence du front extérieur sur celui de l'intérieur traduisent on ne peut mieux les divergences à l'honneur au sein du FLN dont l'autorité était écartelée entre Le Caire et Alger. A un moment où la question de l'armement fragilisait sensiblement la résistance à la caste coloniale. La France, on s'en doute, ne se privait pas d'exploiter ces contradictions. S'il existait des commandements à l'échelle zonale, soulignait Benyoucef Benkhedda, si au Caire la Délégation extérieure assurait avec plus ou moins de bonheur la représentation du FLN, par contre il n'existait pas une direction centrale du FLN, une autorité en mesure de se poser en interlocuteur valable vis-à-vis de l'adversaire, en porte-parole de la révolution et du peuple algérien. C'est un peu dans un tel contexte qu'Abane Ramdane prit l'initiative de s'adresser aux chefs de maquis en vue d'une rencontre et de créer une commission dont le résultat se traduira par le projet de la ́ ́Plate-forme de la Soummam ́ ́. Un document qui aura le mérite de proposer une analyse de la situation politique de l'insurrection, de fixer les objectifs à atteindre et les moyens d'y parvenir, de poser le problème des négociations et les conditions de cessez-le-feu qui serviront de base aux négociations d'Evian: reconnaissance de la nation algérienne une et indivisible et de l'Indépendance de l'Algérie et de sa souveraineté pleine et entière, dans tous les domaines; libération de tous les Algériens et Algériennes emprisonnés, internés ou exilés pour activité politique ou armée. Il va sans dire que la reconnaissance du FLN comme seul représentant du peuple algérien et seul habilité à prendre part à toute négociation y occupe une place de choix. À l'évidence, ce document ne faisait que fixer les objectifs stratégiques de la guerre et les moyens d'y parvenir, notamment les conditions du cessez-le-feu. Son mérite aura été d'avoir fourni aux militants et aux cadres du FLN, à l'extérieur comme à l'intérieur, des repères d'orientation clairs et fermes pour la poursuite du combat. C'est assurément grâce au congrès de la Soummam que les bases d'une réflexion sur la nécessité de mobiliser tous les moyens de communication au service de la cause algérienne ont été jetées. Une cause qui se devait d'être amplifiée par l'utilisation, notamment, de moyens audiovisuels et la mobilisation des forces démocratiques en Algérie et en France pour l'émergence d'une solidarité agissante entre les peuples algérien et français. C'est dans les maquis, et à la suite d'une initiative de Abane Ramdane, aidé en cela par le cinéaste René Vauthier, que verra le jour une structure de formation conçue pour doter la Révolution nationale d'une mémoire visuelle avec, à la clé, la naissance, dans les maquis, du cinéma algérien. A un moment où tout un peuple devait sacraliser cette épopée, ne voilà-t-il pas que des cris et chuchotements allaient tenter d'éclabousser l'un de ses principaux architectes, Abane Ramdane en l'occurrence, et de désinformer les milieux de la presse. Ce qui n'a pas été sans provoquer l'ire de nombreux nationalistes révolutionnaires, parmi lesquels il est aisé de citer Hocine Aït-Ahmed qui eut cette réponse cassante à la question de savoir «que fut réellement le congrès de la Soummam, un renforcement de la révolution ou une déviation?»: «Le fait de poser cette question près de quarante ans après la tenue de ce congrès me paraît sidérant. Autant soulever la même question sur le rôle du 1er Novembre 1954, au moment même où l'Algérie vient d'en célébrer le 40ème anniversaire. Pas d'anathèmes! Accuser à tout bout de champ de trahison, c'est ce genre de retours destructifs au passé qu'il faut éviter.»
(A suivre)
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