Les récentes incartades aux relents revanchards d'un ex-président de la République ont suscité indignation et consternation. 1. Ces déclarations ne sauraient, en aucun cas, ternir la mémoire du grand patriote révolutionnaire Abane Ramdane, ni porter atteinte à son intégrité morale. 2. Le mérite historique de Abane Ramdane, comme celui de Larbi Ben M'Hidi, est d'avoir su jouer conjointement un rôle phare dans le processus d'unification des forces nationales. C'est ainsi que le Congrès de la Soummam, dont ils furent les initiateurs les plus en vue, consacra l'intégration au FLN des dirigeants des anciennes formations modérées (UDMA, Oulamas) et leur assura une représentation au sein du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA). En cela, le Congrès de La Soummam n'a fait qu'appliquer l'un des principes d'action de la proclamation du 1er Novembre 1954, à savoir “rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial”. 3. Aucun jugement péremptoire tardif ne saurait, a posteriori, remettre en cause le caractère fondateur du Congrès de La Soummam et de sa plate-forme. Est-il besoin de rappeler que l'unification des maquis, la structuration de l'ALN et la mise sur pied des institutions de la Révolution et de ses organes dirigeants ont été l'œuvre de ce congrès ? C'est en fait la plate-forme issue de celui-ci qui va, en précisant sa stratégie, donner au FLN son visage définitif. 4. Il est vain de mettre en contradiction l'appel du 1er Novembre 1954 avec la plate-forme d'août 1956. Entre les deux, il y a au contraire continuité et approfondissement. Si, par exemple, sur un point aussi crucial que la nature de l'Etat algérien, la plate-forme de La Soummam rejette toute idée de théocratie, l'appel du 1er Novembre n'en est pas moins exigeant sur deux principes : “La restauration de l'Etat algérien, souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. Le respect de toutes les libertés fondamentales, sans distinction de race et de confession”. Il est regrettable que, sous le faux prétexte de clarifier certains épisodes de la Révolution algérienne, on en arrive à les obscurcir davantage en recourant à la polémique et à l'anathème. Rédha Malek Le 9 novembre 2002 Rectificatif • Une malencontreuse erreur s'est glissée dans l'interview publiée dans notre édition du jeudi 7 novembre 2002 en page 2. Il fallait lire Omar Yeux Bleus (Omar Haddad) et non Omar Bendaoud. Quant à l'Organisation secrète (l'OS), elle a été dirigée d'abord par Mohamed Belouizdad, ensuite Aït Ahmed et en dernier Ahmed Ben Bella. Nos excuses pour les lecteurs.