Il y a toujours quelque chose qui se trame au siège du FLN à Hydra Actuellement absent du débat politique, le FLN se réveillera le 29 septembre prochain pour battre le rappel des formations politiques créées en 2012. Même si on connaît la date de la tenue de son Comité central et l'apparition de son secrétaire général à Tlemcen aux obsèques de la mère du directeur général de la Sûreté nationale, le mystère FLN demeure entier. Et pour cause, ce ne sont certainement pas la programmation d'une réunion et une apparition furtive de Saâdani qui changeront quoi que ce soit à un état de léthargie qui dure depuis plusieurs mois. Beaucoup d'observateurs expliquent cette absence de la scène nationale du vieux parti comme le prix à payer pour le congrès préparé et organisé au pied levé, avec la ferme détermination d'isoler les «opposants», quitte pour cela, à rassembler trop large, au point de diluer la représentativité du parti et aboutir à un appareil politique très difficilement gouvernable. En effet, l'importance «numérique» du Comité central est de nature à rendre très difficile les consensus en son sein, à moins qu'une majorité de cadres n'ait pas grand-chose à dire. C'est vraisemblablement ce qui arrive au FLN, lequel a raté tous les rendez-vous de l'été. Il est clair, en effet, que le vieux parti n'a pas joué son rôle de soutien à l'action du gouvernement sur des sujets sensibles, ayant suscité d'âpres débats, à l'image de la réforme de l'éducation, la violence faite aux femmes, la pertinence des choix économiques de l'Exécutif à la lumière de la baisse des prix du pétrole. Autant de questions qui ont mobilisé la classe politique, à l'exception du premier parti du gouvernement qui a fait le choix du silence. C'est dire que le frémissement de ces derniers jours, d'ailleurs suscité plus par les médias que par la volonté du premier concerné, ne répond pas aux questions que se posent les observateurs sur la place et les missions du FLN dans la conjoncture qui s'annonce très particulière à tout point de vue. Le premier constat à faire est que le premier parti du pays va rater la rentrée sociale. Il n'y a rien à attendre de cette formation politique dans les prochains jours. La rentrée parlementaire et celle de l'école, la rencontre gouvernement-walis, la réunion de la tripartite, autant d'événements qui interviennent dans un climat économique délétère, ne seront pas commentés, ni feront l'objet d'une démarche d'explication du FLN en direction de sa base. Il est entendu, en effet, que le vrai réveil du parti de Saâdani interviendra le 29 septembre prochain, c'est-à-dire au lendemain de l'Aïd El Adha. Les Algériens auront les deux pieds dans le plat. A cette date, les grandes décisions seront prises, la société, avec toute sa composante, sera dans une posture bien plus attentive et les manoeuvres politiques prendront tout leur sens. Le choix de la date du Comité central paraît, de ce point de vue bien étudiée. Le FLN qui devra montrer une unité à toute épreuve derrière son secrétaire général, sera amené à camper le rôle de locomotive de la scène politique nationale. Avec une quinzaine de ministres au gouvernement, une majorité relative à l'APN et une forte présence dans les instances locales de la République, la première formation politique du pays a des arguments à faire valoir. De la réussite de la réunion du Comité central, amené à désigner le Bureau politique, dépendra l'activisme du parti sur des dossiers urgents et extrêmement sensibles. La révision de la Constitution en est un. La campagne d'explication est plus que nécessaire, même si le choix parlementaire pour l'adoption de la nouvelle loi fondamentale est pris. L'action du FLN sur ce thème est stratégique, car elle déterminera son ancrage social et le repositionnera sur l'échiquier politique national. De fait, sa proposition de large rassemblement partisan pour soutenir le programme du chef de l'Etat peut paraître réalisable, d'autant qu'on voit mal le RND résister à une démarche soutenue par le président de la République. Il est clair que ledit rassemblement sera tronqué de pas mal de «grosses cylindrées» de l'opposition, mais aura le mérite de «clarifier» la cartographie politique du pays, à travers l'apparition sur la scène nationale d'un conglomérat de formations politiques conduites par le FLN qui sera secondé par le RND et TAJ, qui n'auront d'autre alternative que celle de suivre la direction du vent. Le large rassemblement auquel appelle le vieux parti donnerait la crédibilité nécessaire aux actions du gouvernement, même si celles-ci prennent des contours impopulaires en raison de la crise économique et financière appelée à s'aggraver en 2016. En d'autres termes, une grande partie des formations nées de la réforme du code des partis politiques en 2012 serviront les desseins du FLN. Les seconds couteaux seront donc à la manoeuvre. Tout compte fait, le silence estival du FLN est certes mal à propos, mais tout politique au fait des soubresauts du sérail sait que le temps des grandes manoeuvres n'est pas encore arrivé.