La proposition à venir de la Commission européenne de repartir 120.000 migrants en Europe n'est qu'un «premier pas», a dit hier à Berlin la chancelière Angela Merkel, en appelant ses partenaires de l'UE à aller plus loin. «Nous saluons la proposition de Jean-Claude Juncker comme un premier pas important», a-t-elle dit lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre suédois Stefan Löfven à Berlin. «Mais il reste un pas à faire (...), nous avons besoin au final d'un système ouvert de quotas», a-t-elle ajouté. Le président de la Commisson européenne Jean-Claude Juncker doit présenter mercredi devant le Parlement européen les détails de sa proposition, dont les grandes lignes sont déjà connues. Il va proposer aux Etats membres de l'UE d'accueillir via un système de quotas 120.000 migrants se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie, pour tenter de répondre à l'afflux de réfugiés qui fuient notamment la Syrie ravagée par la guerre. Mais le principe même de quotas suscite de fortes réticences, en Grande-Bretagne et en Europe de l'Est notamment. «Il nous faut une politique d'asile différente» car le «système actuel ne fonctionne plus», a estimé la chancelière allemande, tout en reconnaissant que «nous en sommes loin» au vu des divergences entre Etats de l'UE. Elle s'est dite optimiste à moyen terme de parvenir à surmonter les divisions entre Européens mais ce ne sera le cas «ni demain ni la semaine prochaine». Tous les pays européens en mesure de pouvoir prendre en charge des demandeurs d'asile doivent être mis à contribution, a souligné Mme Merkel en citant notamment la République tchèque et la Bulgarie, deux pays critiques à l'égard de quotas européens. «Se contenter de dire que la crise migratoire n'est pas mon affaire est quelque chose qui ne va pas», a-t-elle dit. Une réforme de la politique d'asile en Europe est à ses yeux une nécessité car il en va «des valeurs» de l'Europe.