Le contrôle positif de Saïdi Sief Ali, puis sa condamnation par la Fédération internationale d'athlétisme a suscité beaucoup de réactions. Des réactions somme toute logiques et qui entrent dans le cadre d'un vaste élan de solidarité envers un athlète, entré dans l'histoire du sport national depuis sa médaille d'argent aux derniers Jeux olympiques de Sydney. Un athlète, encore jeune et en pleine ascension vers les plus hauts sommets mondiaux. Un compétiteur déjà redouté et craint, du 1500 au 5000 mètres, par les meilleurs qu'ils s'appellent Ngeny, Gebresselasie, ou El-Guerrouj. Le coup est particulièrement rude pour lui. En larmes, il clame haut et fort son innocence à qui veut bien l'entendre. Des voix, chez nous, s'élèvent maintenant pour prendre fait et cause pour Saïdi Sief et pour accuser. Des situations sont dénoncées et des coupables désignés. «Nos athlètes sont autonomes financièrement et refusent toute immixtion dans leur programme de préparation et de compétition», affirment des techniciens responsables au niveau de la fédération. «Ils font ce qu'ils veulent. L'Etat leur alloue annuellement des centaines de millions et pourtant nombre d'entre eux refusent de participer aux championnats et autres jeux et compétitions continentales même lorsque cela se déroule en Algérie.» Les langues se délient toujours après coup. Pour déplorer et dénoncer. Aucune décision ou sanction véritable n'est prise. Chaque nouvelle saison ressemble à celle qui l'a précédée. Les événements sont, à chaque fois, subis, jamais précédés d'études sérieuses. Ne dit-on pas pourtant que «gouverner c'est prévoir?» Ce docteur, à entendre et lire nombre de responsables, est un personnage parfaitement connu de tous depuis longtemps. N'est-il pas, d'ailleurs, sous le coup d'une suspension et d'une interdiction d'exercer dans son propre pays? Alors comment a-t-il pu approcher une de nos plus sûres valeurs? Comment s'est-il retrouvé si proche de la délégation d'athlétisme à Edmonton au point de prescrire et injecter des médicaments, la veille de la compétition à Nouria Benida Merah notre championne olympique en titre? Défendre et aider Saïdi Sief et nos autres champions et sportifs en herbe, pour être véritablement efficaces doivent se faire dans toutes les phases d'activité. Il faut agir en amont et en aval et ne plus se contenter de subir.