Les patriotes, les gardes communaux, les rappelés, les GLD et les victimes du terrorisme veulent s'unir. La Coordination nationale des patriotes a tenu hier un conclave national à Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou. En plus des 32 wilayas qui ont pris part à ce conclave, des représentants des rappelés, de la garde communale, des victimes du terrorisme, des GLD et de l'Association Djazairouna ont assisté à cette réunion et ont affiché leur pleine solidarité avec les patriotes. «Notre combat est le même et nous ne permettrons jamais que la mémoire de ceux qui ont combattu le terrorisme soit souillée. L'humiliation des patriotes est une façon d'assassiner à nouveau les martyrs du devoir national et nous ne l'accepterons jamais», nous a déclaré un garde communal présent à la réunion. Ali Bouguettaya, porte-parole des patriotes a, de son côté, indiqué que ces derniers ne se laisseraient jamais faire. «Nous allons faire cause commune avec les autres résistants contre le terrorisme et défendre nos droits. Et si jamais le pouvoir donnait un agrément à Madani Mezrag, nous allons l'affronter sur le terrain où qu'il se trouve, et advienne que pourra», a-t-il dit. Ce n'est pas la première fois que les patriotes dénoncent le comportement «arrogant» de Madani Mezrag qu'ils accusent de vouloir raviver la crise qui a causé des pertes incommensurables au pays. « Madani Mezrag est un hypocrite de race. Il représente une bande de 6 000 criminels qui ont occasionné au pays 30 ans de retard dans tous les secteurs. Ils ont détruit l'Algérie et ne savent que la détruire davantage. Ils ont déjà détruit l'avenir d'une génération et le pouvoir, au lieu de s'en tenir au pacte de la rahma de Zeroual et de les dépouiller de tous leurs droits politiques, les laisse activer en toute impunité et leur fait, par moments, la promotion (...)», ont-ils réagi à la sortie de Madani Mezrag. Abordant la situation des patriotes au milieu d'une foule regroupée au niveau de la place Abane-Ramdane de Larbaâ Nath Irathen, place rehaussée par une belle statue en bronze de «l'architecte de la révolution», laquelle situation est, de son point de vue, «catastrophique», Ali Bouguettaya a appelé à la mobilisation des patriotes en vue d'arracher leur droits ainsi qu'à la réouverture du dialogue avec les autorités. «Lors de notre dernière réunions avec la commission interministérielle, nous sous sommes entendus pour une retraite sans limite d'âge à tous ceux qui ont exercé dans le cadre de la lutte antiterroriste durant sept ans et demi et plus», affirme-t-il, ajoutant qu'«en acceptant ceci dans un premier temps, nous avons fait une concession. Maintenant, même ce sur quoi elle s'est officiellement engagée, la commission mixte a reculé». En effet, ceux qui répondent aux conditions posées par la commission touchent une retraite mais elle est minable et la mention «sans limite d'âge» n'a pas été respectée: ceux qui ont plus de 60 ans touchent 15.000 DA et ceux qui ont en moins touchent 7550 DA. De plus, ceux qui n'ont pas encore atteint 50 ans, ne touchent rien. Ceci est inacceptable» a-t-il fait savoir. Et en guise de réponse aux autorités, il a appelé tous les patriotes à se mobiliser afin de faire pression sur le pouvoir et le pousser à céder à leurs revendications. «Les représentants des 32 wilayas qui ont pris part à notre rencontre sont d'accord pour sortir dans la rue si les autorités refusent de nous écouter. Nous demandons un retour immédiat à la table des négociations et une prise en charge effective et sans artifices de nos revendications. Le cas échant, nous allons investir la rue juste après l'Aïd et nous le ferons de concert avec les gardes communaux, les rappelés, les victimes du terrorisme et les GLD», a déclaré Ali Bouguettaya. Pour rappel, la commission interministérielle est composée de représentants du ministère de la Défense nationale, du ministère de l'Intérieur, des ministères du Travail et de la Solidarité ainsi que de représentants de la Caisse nationale des retraites.