En préambule à la tripartite qui devra réunir les trois parties impliquées dans la sphère économique, ,la rencontre s'annonce des plus ardues. Quatre organisations s'attellent à préparer un document où figure une litanie de propositions devant être soumises à l'appréciation du chef du gouvernement au cours de la rencontre qui devra les mettre autour de la table des négociations prévues pour la fin du mois en cours. Il s'agit la Cipa, la Cnpa, la CAP et la Cgoea. Le rendez-vous qui devait se tenir après la bipartite Ugta-gouvernement a connu un retard d'autant plus que le face-à-face avec le partenaire social a essuyé un échec cuisant. Il faut rappeler qu'il était question de la tenue d'une conférence socio-économique. Une conférence que le syndicat et le patronat voulaient comme point de départ à un second souffle pour l'économie nationale, dans le cadre d'une répartition plus équitable des richesses nationales. En préambule à la tripartie qui devra réunir les trois parties impliquées dans la sphère économique, la bipartite s'annonce déjà ardue vu que la rencontre avec le partenaire social a été capoté au motif d'un désaccord sur le dossier de la Fonction publique. Partant de ce constat, il est fort possible que ce rendez-vous ne soit une réussite vu que déjà des organisations patronales ne cachent pas leur inquiétude et appréhendent le fait que certaines parties oeuvrent à leur exclusion. Des signes avant-coureurs présagent de divergences de fond qui ne sont pas moins légitimes. La réorganisation du schéma économique à la faveur des réformes attisent les craintes de nombreux opérateurs nationaux qui estiment que beaucoup de flou entoure cette démarche. Ils estiment que la condition sine qua non à une bonne lisibilité, l'assainissement du secteur financier qui doit impérativement commencer par réformer les banques dont le système est anachronique et suranné. Le foncier industriel est également au centre de leurs préoccupations. Ce point constitue un écueil qui entrave l'acquisition d'assiettes de terrain pour l'implantation de projets d'investissements. M.Khellouffi, président de l'Agea nous affirme que son organisation n'a pas reçu d'invitation de la part du chef du gouvernement et se dit contre l'exclusion dont font l'objet certaines organisations patronales. «Si nous sommes écartés du dialogue, dit-il, nous réagirons comme il se doit. Nous représentons le secteur du bâtiment qui englobe pas moins de 7000 entreprises. Notre but est de construire des logements à moindre coût pour les Algériens.» Pour sa part M.M'henni président de la Cipa qui s'est confié au quotidien El Moudjahid s'est dit «rassuré par le dernier discours du chef de l'Etat quant aux perspectives de privatisation en ce sens que celle-ci permettra la relance des projets gelés.» Et d'ajouter que «la privatisation est une solution entre nos mains, nous devons la saisir». Il a pris position «en faveur d'un partenariat algéro-algérien indispensable pour la remises en route de l'entreprise. Nous avons nos compétences et nous devons leur faire confiance et préserver nos acquis». L'option de la privatisation même si elle ne rencontre pas une résistance franche de la part de la centrale syndicale n'est pas vraiment partagée par les fédérations qui doivent élaborer leur propre vision d'ici la fin de l'année. La stratégie économique dont les contours ne sont pas encore clarifiés creusent le fossé entre notamment l'Ugta et le vis-à-vis qui du point de vue de sa position vulnérable est relégué au second plan alors que le patronat est en train de lui ravir la vedette et de se positionner en tant qu'interlocuteur incontournable. Cela étant ce retournement de situation s'inscrit en droite ligne avec les nouvelles orientations économiques du pays. Toujours est -il que pour les différentes parties l'aspect social ne doit pas être perdu de vue. Le président de la Cnpa, M.Nait Abdelaziz, selon la source pré-citée, considère que «les privatisations prévues constituent une perspective de repositionnement pour les entreprises publiques en difficulté en appelle à une équité entre les secteurs public et privé dès lors qu'il s'agit de défendre l'intérêt général».