Le parti de Louisa Hanoune dénonce le désengagement de l'Etat des entreprises publiques, notamment celles du secteur maritime. Pour expliquer les causes du drame qui a secoué, à la veille de l'Aïd, le port d'Alger, le Parti des travailleurs agite, encore une fois, le spectre de la privatisation et de la responsabilité directe des firmes et des institutions internationales. Selon les analyses de cette formation politique, résumées dans un communiqué parvenu, hier, à notre rédaction, outre l'effet naturel - les intempéries -, les conditions matérielles délétères, et la gestion humaine, c'est surtout la vétusté de la flotte maritime qui a polarisé le plus les critiques acerbes des responsables du PT, qui reprochent, à ce propos, à l'Etat, son «désengagement des missions économiques, de contrôle et de maintenance dans la voie des privatisations tous azimuts, responsable des dégâts humains et matériels». Un désengagement qui a fragilisé les entreprises publiques, déjà vulnérables, notamment celles du secteur maritime: «Les marins décédés et disparus sont des victimes directes des contre-réformes qui préparent la liquidation de l'Etat et de la désagrégation du tissu social», lit-on encore dans le communiqué. Dans le même constat, le Parti des travailleurs critique, non sans virulence, la manière avec laquelle les fonds publics sont gérés, car au lieu, estime-t-on, de répondre aux besoins économiques et sociaux, ils sont détournés au profit de «pseudo-investisseurs» étrangers, pour le remboursement de la dette extérieure. Une politique qui obéit beaucoup plus aux injonctions des firmes multinationales et des institutions mondiales, telles que le FMI, la Banque mondiale, l'Union européenne... «coupables, car elles ont imposé la rigueur budgétaire que Benachenhou (ministre des Finances) applique avec zèle et la privatisation/liquidation des EPE, dont celle du transport maritime». A la lumière des conséquences de cette catastrophe, la pire, poursuivent les rédacteurs de la missive, demeure en l'incapacité des responsables de venir au secours des marins en dépit des appels de détresse que ces derniers avaient à moult reprises lancés: «L'Etat algérien n'est pas en mesure de dépêcher un hélicoptère sur les lieux du drame pour sauver la vie des marins qui ne disposaient même pas de gilets de sauvetage», accusent-ils d'un ton ferme. Rebondissant, dans un autre chapitre, sur le génocide du peuple irakien causé par la répression féroce de l'armée américaine, le parti de Louisa Hanoune dénonce le silence «angoissant» de l'Etat algérien et exhorte ce dernier à se prononcer clairement pour le retrait des troupes étrangères et à condamner le massacre de la population. En ce qui concerne la Palestine, le parti exprime son inconditionnelle solidarité avec le peuple palestinien dans ces moments difficiles et affirme sa pleine contribution pour le succès de la conférence internationale pour le droit au retour de tous les réfugiés palestiniens qui se tiendra à Paris au mois de décembre 2004.