Les pouvoirs publics ne cessent pas de clamer que les projets doivent être terminés dans les délais. Mais les promesses n'engagent que ceux qui les croient. «Draria? Ben...Draria, vous savez...» C'est la réponse - appelons-la ainsi donnée par le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, à un journaliste qui l'interrogeait, il y a une année, sur la situation de ce fameux projet des 2684 logements LSP de Draria. Eparses, des carcasses construites sont abandonnées aux aléas climatiques sans aucune suite, un véritable chantier fantôme. L'affaire traîne, traîne depuis 2008 et les esprits s'échauffent. Est-il concevable d'attendre 7 ans, pour voir les travaux du chantier qui ne sont qu'à environ 40% alors que son inscription remonte au quinquennat 2005/2009? Et pourtant, les pouvoirs publics, allant du Premier ministre au ministre de l'Habitat en passant par le wali ne cessent pas de clamer que les projets doivent être terminés dans les délais.Soit, mais les promesses n'engagent que ceux qui les croient, car pour les malheureux souscripteurs de Draria, ils doivent prendre leur mal en patience. Excédés, ces derniers s'estiment lésés. Ils crient au mépris et à la hogra. «Pères de familles, nous ne sommes pas des fouteurs de troubles», crient-ils. «Notre seul objectif le toit de nos enfants, avec le remboursement du crédit et le loyer, le logement que nous attendons va finir par nous rendre des SDF, nous ne pouvons plus faire face à notre situation financière, aidez-nous de grâce!», mais qui va les entendre? M.Tebboune qui a indirectement refilé cette patate chaude au wali d'Alger est-il à ce point incapable de solutionner ce problème qui tend à devenir une sérieuse bombe à retardement? Devant cet état de fait, des instructions fermes ont été données par le wali d'Alger au directeur du Logement et au promoteur, afin de redynamiser le chantier, d'une part et créer une commission de suivi et contrôle des travaux, d'autre part. Même démarche, même comportement: aucune instruction n'a eu son effet sur le terrain. Qui redonnera confiance alors à ces citoyens qui ont sacrifié leurs économies, vendu leurs bijoux et misé sur ce projet pour aboutir à une pareille situation qui chaque jour qui passe devient insoluble? En mars 2014, l'entreprises Batigec-Immobilière chargée de la réalisation, a été rachetée par le groupe Condor. C'était la solution palliative pour booster ce projet agonisant. Ainsi, un engagement a été signé auprès d'un notaire, entre le ministère de l'Habitat et Condor pour des livraisons partielles, à savoir: 320 logements en septembre 2015, et 512 logements en novembre de la même année. 888 unités devaient être livrées en février 2016 et enfin 964 logements devaient être réceptionnés en mars 2016. Que du vent! A ce jour, aucune livraison n'a eu lieu. Mais si le groupe Condor n'est pas capable de respecter ses engagements pourquoi a-t-il racheté Batigec-Immobilière? C'est dans le but de trouver une solution à cette situation inextricable que ces honorables citoyens ont voulu lancer un ultime appel de détresse, «un S.O.S, un appel au sens de l'équité et des responsabilités des pouvoirs publiques».