Le PT a décidé de faire cause commune avec les fédérations de l'Ugta. La formation de Louisa Hanoune compte se lancer dans une vaste campagne ayant pour objectif de barrer la route au rouleau compresseur des privatisations sous lequel doit passer pas moins de 1200 entreprises publiques. «L'Algérie est en danger», c'est en ces termes empreints d'alarmisme que s'est exprimée la secrétaire générale du PT au cours d'un point de presse pour rendre compte des conclusions de la session ordinaire du comité central tenu au centre de la mutuelle des travailleurs du bâtiment à Zéralda. Elle a expliqué que son entité veut sortir du cadre syndical pour toucher le maximum d'acteurs de la société. Un travail de proximité sera entamé afin d'arriver à cette finalité. A ce propos, suite à l'appel lancé aux cadres syndicaux pour leur mobilisation contre le projet du gouvernement, il y a deux mois pour recueillir des signatures, le bilan établi par les structures locales du parti fait état de 695 signataires «qui ne représentent pas toutes les wilayas» a affirmé l'oratrice. La prochaine étape sera consacrée au lancement d'une deuxième campagne qui touchera l'ensemble de la population. La porte- parole du PT a révélé que sa formation a décidé de faire cause commune avec les fédérations de l'Ugta qui sont sur le pied de guerre actuellement prises au dépourvu par l'annonce du chef du gouvernement de privatiser toutes les entreprises publiques. Le document traitant de la stratégie économique de l'Exécutif est entre les mains des structures du syndicat. Ces dernières disposent d'un délai de deux mois pour émettre leurs conclusions. La conférencière a qualifié la politique générale de «non-stratégie». Elle a vociféré contre l'orientation économique globale, estimant que celle-ci est aux antipodes du programme du président. «Nous avons épluché le livret où est détaillé le programme de Bouteflika, nous n'avons trouvé que des points satisfaisants pour la classe politique et pour la société, seulement la réalité est toute autre. Ce qui est en train d'être appliqué sur le terrain est très loin des engagements du chef de l'Etat. Nous n'exagérons pas quand nous disons que nous allons droit vers l'indigénat». Le premier argentier du pays a été vilipendé par l'oratrice qui a réitéré sa position vis-à-vis de la loi de finances 2005 qu'elle décrit comme «une rupture entre l'Etat et le citoyen» en ajoutant que la mouture de Benachenhou «permet le transfert des fonds nationaux à l'étranger». Pour la pasionaria, ce texte ouvre la voie à l'implantation des multinationales auxquelles sont accordés d'énormes privilèges. Elle a précisé que le groupe parlementaire devra se pencher plus en profondeur sur les orientations économiques afin de sortir avec des résolutions plus à même de faire face à la nouvelle donne et notamment pour prêter main forte au partenaire social qui subit des pressions de la part de l'Exécutif. S'agissant des entreprises publiques, Louisa Hanoune ne croit pas à la bonne foi des membres du gouvernement. «Ils ont enclenché le processus de privatisation et toutes les entreprises y passeront. Aussi bien la Sonatrach que la Sntf d'ailleurs a t-elle noté, on nous a juré que leur capital sera détenu par l'Etat et qu'il ne sera ouvert qu'à hauteur de 49% or il se trouve qu'il est ouvert à 51%. Cela veut dire qu'on nous a leurrés». Quant au patronat qui a manifesté son approbation concernant les privatisations, elle leur a prédit un sort néfaste se basant sur les expériences d'outre-mer. «Ils verront leurs entreprises mettre la clé sous le paillasson face aux multinationales qui vont les broyer». La patronne du PT a passé en revue l'actualité nationale et internationale. Elle a tiré la sonnette d'alarme s'agissant des crises internes qui minent les partis du FLN et d'El Islah. Enfin son groupe parlementaire interpellera le gouvernement sur le drame du port d'Alger.