Elle risque encore de tarder. La révision de la Constitution n'interviendra pas avant la fin de l'année. Selon des sources proches du dossier, ce chantier sera entamé une fois que tout le processus de changement au niveau des différentes institutions de l'Etat soit achevé. «Le Parlement attend une échéance importante», indique notre source en guise de rappel. Effectivement, les élections sénatoriales prévues en décembre prochain nécessitent une bonne préparation par les partis. Cette échéance s'annonce décisive pour les acteurs politiques puisque la chambre haute sera appelée à jouer un grand rôle dans la vie politique à l'avenir. Avec la nouvelle Constitution, le Sénat verra ses prérogatives renforcées. Ce qui incite davantage les partis politiques à faire leur possible pour décrocher le maximum de sièges au sein de la première chambre du Parlement. En plus des sénatoriales, notre source avance que des changements sont également prévus au sein de l'institution militaire. «Le processus de restructuration dont fait l'objet la défense n'est pas encore finie», a affirmé notre source. Ce n'est pas tout. Vu qu'il y a des projets urgents qui doivent être adoptés avant la fin de l'année, le chantier de la Constitution ne sera pas programmé dans l'immédiat. Le Parlement a un agenda chargé qu'il doit expédier avant la fin de l'année en cours. Il s'agit en premier lieu du projet de loi de finances 2016 qui n'est pas encore examiné. Son passage par les deux chambres du Parlement prendra beaucoup de temps. Vu son urgence, le projet en question doit être ficelé et transmis au gouvernement avant le mois de décembre prochain. En raison de ces changements et des projets urgents, la révision de la Constitution peut-être programmée vers la fin de la session d'automne soit en janvier ou en intersession. Ainsi, le pouvoir qui veut à tout prix que sa démarche soit consensuelle aura à gagner du temps pour mûrir davantage son projet. Malgré le refus de l'opposition de prendre part aux consultations politiques menées par le directeur de cabinet de la Présidence Ahmed Ouyahia, le pouvoir ne perd pas espoir et laisse toujours la porte ouverte à toute proposition. S'exprimant sur ce sujet lors d'une conférence de presse qu'il a animée dernièrement, Ahmed Ouyahia a annoncé que le projet de révision de la Constitution «est en phase finale et se fera avant la fin de cette année», tout en précisant avoir ignoré le mode d'adoption de la nouvelle Constitution, par référendum populaire ou par voie parlementaire. «Le projet appartient au Président», a-t-il dit. Les observateurs de la scène politique estiment que la voie parlementaire est l'option la plus plausible. Quelques jours auparavant, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait indiqué, lors de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, que le projet de révision de la Constitution est fin prêt et qu'il dépendra de la décision du chef de l'Etat. M.Sellal n'avait avancé aucune échéance ni indiqué par quelle voie sera adoptée ce nouvel amendement du texte fondamental. Ce qui est certain pour les observateurs de la scène politique, la programmation de ce chantier n'est qu'une question de timing.