La MANUL qui a parrainé durant des mois plusieurs sessions de dialogues politiques où des projets d'accords avaient été élaborés après d'âpres négociations menées dans plusieurs pays, dont l'Algérie, a déployé des trésors d'initiatives. Tardive mais salutaire, la conclusion du dialogue inter-libyen a débouché sur un texte final d'accord politique apès de larges et mouvementées consultations globales. Salué par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, la formation du nouveau gouvernement libyen d'unité nationale est donc devenue une réalité pour laquelle Ban Ki Moon exhorte les dirigeants libyens «à ne pas gâcher cette opportunité» de remettre le pays sur la voie de la reconstruction d'un Etat. Dans un communiqué publié hier par son porte-parole Stephane Dujarric, M.Ban a fait l'éloge des participants au dialogue inter libyen pour avoir réussi à transcender les difficultés et les atermoiements qui ont jalonné pendant ces trois derniers mois les différentes rencontres des délégations mandatées par le gouvernement et le Parlement reconnus de Tobrouk, d'une part, et par le Congrès national général (CGN) de Tripoli, d'autre part. Annoncé pour mercredi soir, cet aboutissement n'a finalement été obtenu que dans la nuit de jeudi à vendredi, de sorte que le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la Mission des Nations unies d'appui dans ce pays (Manul), Bernardino Leon, a annoncé hier matin la formation d'un gouvernement libyen d'unité nationale, présidé par Fayez el-Sarraj et trois vice-Premiers ministres: Ahmad Meitig, Fathi el-Mejbri et Moussa el-Koni. Selon M.Leon, les deux parties principales du dialogue politique libyen, la Chambre des représentants libyenne (Parlement de Tobrouk) et le Congrès national général (CNG) de la Libye (Parlement de Tripoli) sont toujours en négociations, ce qui revient à dire qu'ils ont encore du pain sur la planche pour parvenir, sur la base des discussions qui se poursuivent sans relâche, à un consensus sur la liste du conseil présidentiel dont la composante doit être livrée au plus tard à la fin de cette semaine. Conscient que la partie n'est donc pas complètement gagnée, et que des efforts considérables doivent encore être consentis pour permettre une consolidation de l'édifice difficilement abouti, le secrétaire général de l'Onu a souligné qu' «il est temps aujourd'hui pour les participants au dialogue politique de valider cette proposition et de signer l'Accord sans attendre» permettant la mise en place de ce conseil présidentiel.Un voeu que partage l'ensemble de la communauté internationale et tout particulièrement les pays voisins de la Libye, confrontés à une réelle menace des groupes terroristes qui y ont proliféré durant les quatre dernières années. Quant à l'accord politique lui-même, tout en étant supervisé par l'ONU, il avait été initié en juillet par la Chambre des représentants basée à Tobrouk, accompagnée par des représentants de partis politiques, de municipalités et de groupes de société civile, mais au moment de la signature à Genève, début septembre, le CNG ne s'était pas joint à cet accord, en exigeant la prise en compte de neuf amendements parmi lesquels une exigence concernait tout particulièrement le sort du général Haftar. La MANUL qui a parrainé durant des mois plusieurs sessions de dialogues politiques où des projets d'accords avaient été élaborés après d'âpres négociations menées dans plusieurs pays, dont l'Algérie, a déployé des trésors d'initiatives pour parvenir à un consensus que d'aucuns n'espéraient plus ces dernières semaines. Mais forte de l'appui et de la contribution des pays membres de la médiation, elle est parvenue à arracher aux factions libyennes cet accord pour la conclusion duquel L'Algérie, fidèle à ses principes de privilégier la voie du dialogue pour le règlement de tout conflit, avait abrité plusieurs rounds de pourparlers inter libyens, permettant ainsi d'aboutir à la mise en place d'un gouvernement libyen d'union nationale, une étape nécessaire mais non suffisante pour le retour de la paix et de la sécurité dans ce pays, à condition que le consensus obtenu permette à ce gouvernement de disposer de larges prérogatives pour assumer la transition.