La Cnltd a tenu hier sa réunion cyclique mensuelle au siège du MSP. Cette réunion à huis clos, tenue hier au siège du MSP, intervient après trois mois d'absence. Lors de cette réunion, qui n'est pas sanctionnée par un communiqué, les chefs de cinq formations politiques ainsi que l'ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour, ont tenté d'unifier leurs analyses de la situation politique et les dangers qui guettent le pays en ce contexte de crises économique et politique qualifié d' «extrêmement grave». Les acteurs politiques constituant cette coordination ont réaffirmé leurs approches et leurs positions de résolution de la crise multidimensionnelle contenue dans la plate-forme de Mazafran. La coordination estime que «le temps lui a donné raison car le président de la République et avant lui le chef du gouvernement a reconnu la gravité de la crise économique induite par la chute brutale des cours des hydrocarbures». Le même pouvoir a reconnu que l' Etat n'était pas civil. Cela corrobore l'approche de la coordination qui plaide pour une réelle transition démocratique, a-t-on indiqué. La Coordination a qualifié la politique d'austérité menée par le gouvernement en solo «de suicidaire».Il a été décidé notamment d'entamer un certain nombre d'actions durant le mois en cours et le mois de novembre prochain. La réunion de la Cnltd sera suivie par celle de l' Instance de suivi et de concertation dans les prochains jours, est-il également noté. Si la Cnltd prône la construction d'un rapport de force pour amener le pouvoir à négocier la transition démocratique, en revanche ses membres divergent sur la manière d'y arriver. Le président Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Mohcine Belabbas, a fait savoir hier à Alger que les membres de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd) ne partagent pas la même option. Le RCD croit que le rapport de force se construit avec les citoyens sur le terrain. Il faut absolument organiser des marches populaires, y compris au niveau de la capitale», a-t-il déclaré. Selon ce responsable, certains partis ont peur d'aller vers la rue et ne pas pouvoir mobiliser. Evoquant la rencontre entre le président du MSP, Abderrazak Makri, et le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, le président du RCD indiquera que la Cnltd est mûre et chacun de ses membres est libre de prendre langue avec le pouvoir. Par contre, «il est strictement interdit d'engager des négociations autour de la transition démocratique au nom de la Cnltd». Makri a indiqué avant-hier que «le MSP en particulier et les partis de l'opposition en général ne sont pas prêts à faire la moindre concession avant d'avoir reçu des garanties concrètes quant à la mise en place effective d'une réelle transition démocratique». «Avant toute chose, l'installation d'une instance indépendante de la gestion des élections doit être le premier pas, car la fraude est la mère de toutes les corruptions», estime-t-il.