Cette analyse vient conforter les justifications avancées récemment par la Présidence qui a écarté l'existence d'un conflit entre les deux institutions les plus influentes. Les changements opérés au sein du Département du renseignement et de la sécurité ne traduisent pas forcément une lutte de clans. Dans son dernier rapport publié, lundi dernier 12 octobre, l'International Crisis Group (ICG) appuie les arguments avancés par la Présidence. «Les changements au sein du DRS, dont le limogeage du général Toufik, ne s'inscrivent pas forcément dans le cadre de la guerre à laquelle se livreraient les différents clans du pouvoir mais pourraient obéir à une nécessité dictée par un contexte marqué par la menace que constitue l'instabilité de la région sur le pays», estime cette ONG en faisant allusion aux différentes interprétations faites par l'opposition et les médias. Cette ONG soutient que «certains changements relatifs au personnel et aux politiques de ces dernières années doivent être pris au pied de la lettre, comme un ajustement de la stratégie de sécurité, et non pas nécessairement (ou seulement) le reflet d'une lutte politique interne qu'une grande partie de la presse et de l'opposition algériennes ont tendance à relayer». La même source reconnaît: «Certes, le départ de Mohamed Mediène signe la perte d'influence de cette institution, mais si des signes de tension resurgissent à l'occasion, la présidence et le DRS collaborent, de toute évidence». L'International Crisis Group rappelle dans son rapport que «face à une grave menace interne dans les années 1990, les autorités civiles et militaires avaient collaboré pour éviter l'effondrement de l'Etat; aujourd'hui, lorsque les menaces à la sécurité semblent provenir surtout de l'instabilité des pays voisins, certains préconisent que le DRS et l'armée se consacrent au contrôle des frontières au lieu de s'ingérer dans les affaires intérieures». Cette analyse vient conforter les justifications avancées récemment par la Présidence qui a écarté l'existence d'un conflit entre les deux institutions les plus influentes. «Ces changements et ces réorganisations au niveau du DRS portent sur une architecture en place depuis un quart de siècle déjà, et ont pour objectifs de renforcer la capacité et l'efficacité des services de renseignements du pays, et de les adapter aussi aux mutations politiques nationales», a expliqué la même source dans un communiqué rendu public jeudi dernier. Par ailleurs, l'ONG reconnaît que l'Algérie est un acteur «indispensable» pour la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel (rapport). «L'Algérie est en passe de devenir un acteur indispensable de la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel, à travers sa démarche de promotion du dialogue comme solution des crises de ses pays voisins», note ICG dans son rapport intitulé «l'Algérie et ses voisins». Le document-rapport observe qu'au moment où «l'insécurité, l'ingérence étrangère et la polarisation augmentent partout dans la région, l'Algérie a promu le dialogue et le renforcement de l'Etat comme les meilleurs moyens de faire sortir ses voisins de la crise et préserver dès lors sa propre sécurité à long terme». Selon cette ONG, ce «retour» de l'Algérie sur la scène politique régionale, après une longue absence depuis sa «décennie noire» dans les années 1990, a été positif pour plusieurs raisons». «Son approche de la promotion de l'inclusion et du compromis pour la stabilité de ses pays voisins (...) offre une occasion à un système international qui a lutté pour faire face aux défis engendrés par les soulèvements arabes», ajoute le document, relevant l'intérêt grandissant ces dernières années de la diplomatie algérienne pour l'Afrique.