Parmi les premières retombées de cette action, la récupération de la masse monétaire que renferme l'activité informelle. Un nouveau dinar qui aurait la valeur de 100 anciens dinars, est la solution pour laquelle plusieurs experts et économistes penchent, pour rééquilibrer la situation financière et économique du pays. Ils expliquent que redonner une valeur convertible au dinar algérien, est à même de débloquer certaines situations actuelles et prévenir certains obstacles à venir. Parmi les premières retombées de cette action, la récupération de la masse monétaire que renferme l'activité informelle. Et pour cause, les détenteurs de grosses sommes seront dans l'obligation de convertir leurs avoirs à la nouvelle monnaie sous menace de tout perdre du jour au lendemain. D'autre part, émettre ce nouveau dinar contribuera considérablement à éradiquer les pratiques de fraudes fiscales et de lutter contre la fuite des capitaux, du moment que la convertibilité du dinar ne permettra pas aux opérateurs économiques de constituer des fonds non déclarés à travers des marges dissimulées. Au même titre, obtenir un dinar fort et convertible implique forcément l'utilisation d'écritures bancaires et réduit la circulation massive de la monnaie, par conséquent, l'utilisation de supports bancaires tels que les cartes de paiement et de retrait, les chèques, les lettres de crédit, les obligations sur douanes, et les traites bancaires, comme moyen de commercer et d'activer, oblige une facturation au réel. Ce qui réduit à néant les tentatives de surfacturation, notamment en matière d'importations. D'un autre côté, certains économistes préconisent pour la réussite de l'émergence d'une nouvelle monnaie, l'instauration d'une amnistie fiscale qui permettrait de remettre les compteurs à zéro. A cela, s'ajouterait une fiscalité à un sens, autrement dit, une taxe unique et généralisée à 10%. Sur ce point certains observateurs contestent et argumentent que c'est une erreur monumentale de vouloir appliquer le même taux d'imposition à tous les opérateurs. Cela signifierait que les producteurs, les importateurs et les activités de biens et services, seraient logés à la même enseigne, et sous prétexte de la nouvelle monnaie ils seraient imposés de la même façon, alors que leurs investissements diffèrent. D'un autre côté, réussir à aligner le dinar algérien sur l'euro, sur une base qui donnerait 1,45 DA pour 1euro, aurait pour effet immédiat d'amortir le poids d'une éventuelle inflation dont le rythme annoncé ne fera qu'augmenter. Pour les observateurs, si cette proposition a le mérite réellement de solutionner le problème de l'informel et intervient considérablement dans l'amortissement de l'inflation, elle présente par contre de nombreuses failles. Ils entrevoient un réel danger dans la libéralisation du capital de la Banque d'Algérie, dans une conjoncture économiquement aussi délicate du pays. Pour eux l'émission d'une nouvelle monnaie passe impérativement par l'assainissement du paysage économique et financier. D'un autre côté, le problème du taux de convertibilité se pose sérieusement. Car si le taux actuel est maintenu, la Banque d'Algérie n'aurait même pas de quoi financer ces importations vitales. D'autant plus qu'en matière de convertibilité, la règle impose automatiquement des dévaluations importantes de la monnaie, et toute l'interrogation serait de savoir si l'Algérie possède ces possibilités, c'est-à-dire les moyens de procéder à un tel changement. Certes, que de telles opérations aient eu leurs résultats par le passé, telle que l'opération du retrait de billets de 500 dinars. Sauf que la conjoncture, les enjeux et les défis économiques n'étaient pas les mêmes. Actuellement, avec la crise imposée par la chute des prix du baril, l'économie nationale souffre d'un manque flagrant de production et de création de richesse, et se trouve prisonnière de la manne pétrolière à hauteur de 98%. C'est précisément à ce niveau que la monnaie prend sa valeur. Il est clair que pour une économie dynamique, productrice de richesse et indépendante, sa monnaie ne peut être que forte et convertible. Tandis qu'une économie de rente restera toujours à la merci des fluctuations et perturbations de son marché et demeurera sensiblement faible sur les marchés internationaux.