C'est officiel: Gilles Pélisson (ex-patron de Bouygues Télécoms) succède à Nonce Paolini à la direction de TF1. Les enjeux liés au numérique sont fixés. Il connaît bien la maison Bouygues et c'est probablement un facteur déterminant à sa nomination. Le groupe audiovisuel a précisé qu'il prendra ses fonctions de P-DG en février 2016, après la présentation des comptes de l'exercice 2015. En attendant, la transition entre les deux top managers sera assurée. Agé de 58 ans, Gilles Pélisson revient donc collaborer avec Bouygues. Il connaît bien la famille de ce groupe industriel. Là aussi, c'est un atout qui a joué en sa faveur. En septembre 2001, il avait rejoint le groupe Bouygues pour prendre la direction générale de sa filiale Bouygues Télécoms avec une expertise plutôt marketing. Il obtient le poste de P-DG de l'opérateur télécoms en février 2004. Soit un an et demi avant son départ pour le groupe Accor (qui surviendra en octobre 2005). C'est un homme du sérail - pourrait-on dire - au regard des postes à responsabilités pris dans diverses sociétés ou groupes comme Eurodisney ou l'ex-câblo-opérateur Noos. Il n'a pas totalement rompu le cordon avec Bouygues puisqu'il occupait depuis février 2009 un poste d'administrateur indépendant du groupe audiovisuel. La lettre de mission pour Gilles Pélisson à la tête de TF1 est dense. On peut la résumer ainsi: comment conserver le leadership audiovisuel face à la diversité de l'offre TNT, l'évolution des usages des téléspectateurs tentés par la consommation délinéarisée des programmes TV et l'explosion de la vidéo à la demande sur Internet avec des concurrents hors normes comme Netflix ou YouTube. Il devrait aussi prendre en main le dossier LCI et la question du passage de la chaîne payante d'actualités en continu en accès gratuit. A l'instar des autres chaînes soeurs de la galaxie TF1: HD1, NT1 et TMC. Les réponses seront probablement à apporter entre les univers de l'audiovisuel et des télécoms. Pas seulement, puisque TF1 et Newen ont annoncé être «en négociation exclusive» «afin de nouer un partenariat dans le domaine de la production et de la distribution de droits audiovisuels», un nouveau coup d'éclat dans la course aux contenus que se disputent les groupes de médias. Une annonce qui a fait grincer des dents France Télévisions. Puisque outre «Plus belle la vie», Newen produit pour les chaînes publiques les fictions «Candice Renoir», «Le Sang de la Vigne», des magazines et des jeux comme «Harry», «Le magazine de la santé» ou «Les maternelles». Le ministère de la Culture avait appelé plus tôt à ce que «l'indépendance éditoriale (de Newen) soit garantie, notamment au regard de ses liens avec le service public». Avec la montée en puissance de Bolloré sur Canal + et l'arrivée de Drahi dans la TNT, TF1 avait besoin de revenir en force. [email protected]